Société civile de plus en plus active, syndicalistes plus incisifs, jeunes activistes vent debout contre les régimes en place… Les mouvements citoyens en Afrique pour la démocratie et l’alternance politique constituent, en ce XXIème siècle, une épine aux pieds de certains pouvoirs en place. Du Sénégal avec «Y-en-a-marre» au Burkina Faso avec le «Ballet citoyen», en passant par la République Démocratique du Congo avec la «Lucha» et «Filimbi», sans oublier le Gabon avec certains activistes politiques, la mobilisation contre certains Chefs d’Etat en poste ne faiblit pas. S’agit-il des signes annonciateurs d’une ère de modernité politique sur le continent ?
Les petits courriers de Libreville . Bongo et Ping écrivent à Macron
Après son élection le 7 mai dernier à la présidence de la République française, Emmanuel Macron cristallise déjà des fantasmes divers en Afrique, quant à la nouvelle forme que devrait prendre désormais la politique africaine de L’Elysée. Si certains voient dans cette arrivée au pouvoir en France d’un jeune de 39 ans un signe de salut démocratique du continent, d’autres, au contraire estiment que la résolution des problèmes de l’Afrique ne passe avant tout que par les Africains eux-mêmes. Au Gabon, à travers deux lettres de félicitations de l’opposant Jean Ping et de son rival, Ali Bongo, la bataille pour la légitimité semble déjà s’engager entre les deux adversaires auprès du nouveau Chef de l’Etat français.
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« Méga meeting » anti-dialogue de Jean Ping . L’opposant veut récupérer le « palais confisqué »
Le message a été livré le 15 avril dernier, à l’occasion d’une manifestation politique baptisée de « méga meeting », organisée par la Coalition pour la nouvelle république à l’esplanade du collège Ntchorere de Libreville. Comme d’habitude, Jean Ping, ancien candidat d’un regroupement de l’opposition à la dernière élection présidentielle, a enjoint son rival, Ali Bongo Ondimba, de quitter sans délai le « pouvoir avant qu’il ne soit trop tard ». Un ultimatum qui visiblement ne semble pas effrayer le pouvoir, qui y voit une grosse plaisanterie.
Potion magique ou messe sans lendemain?
Alors que le Gabon traverse l’une de ses plus graves crises post-présidentielles depuis le retour du multipartisme en 1990, tous les acteurs politiques, à l’exception du camp de Jean Ping, sont convaincus que seul le dialogue politique initié par Ali Bongo Ondimba reste sans conteste, l’unique voie de sortie de crise. Une euphorie qui, naturellement ne va pas sans susciter quelques doutes, surtout au regard des exemples du passé tels que la conférence nationale de 1990, les Accords de Paris de 1994 et les Accords d’Arambo de 2006. Exemples qui, somme toute, n’ont jusque-là permis aucun lendemain post-présidentielle apaisé dans le pays.
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Les Gabonais jaugent « le dialogue national ». Les cœurs balancent entre doutes et espoirs
Alors que se tiennent depuis le 28 mars dernier les assises du dialogue politique convoqué par l’actuel président de la république, Ali Bongo Ondimba, les Gabonais ne cachent plus leurs doutes et espoirs quant aux chances de réussite de cette table ronde. Surtout que Jean Ping, le principal opposant qui concentre près de la moitié du collège électoral n’y participe pas.
Des recommandations proches des souhaits de l’opposition. Mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois
La phase citoyenne du Dialogue politique s’est tenue du 29 mars au 10 avril dernier à Libreville. Une phase durant laquelle, si l’on s’en tient au rapport final, plus de 2 000 représentants des organisations de la société civile et personnalités politiques non partie prenante ont participé. Lors de ces assises, de multiples recommandations ont été enregistrées dans les quatre panels de la phase citoyenne de cette grand’messe. Toutefois, si on note une certaine nouveauté dans les autres propositions, celles inhérentes à la réforme des institutions et la consolidation de l’Etat de droit rappellent d’une part le discours de l’opposition militant depuis pour le retour à la constitution de 1991 ; et d’autre part quelques résolutions du Parlement européen inhérentes à la crise postélectorale gabonaise.
En finir avec les crises à répétition. Des réformes électorales qui suscitent l’espoir
Comme pour tous les autres thèmes inscrits à l’ordre du jour du dialogue politique, les réformes électorales au menu des participants du groupe de travail N° 2 ont suscité un grand intérêt. Et pour cause, les élections, notamment la présidentielle, sont souvent sources de contestations et de violences dans le pays depuis le retour du multipartisme en 1990. D’où la richesse et la diversité des propositions, qui toutes convergent vers une volonté d’en finir, une bonne fois pour toutes, avec les crises postélectorales à répétition.
La feuille de route du dialogue politique. Première démarche d’une démocratie véritable
Présidée par le premier Ministre, Franck Emmanuel Issoze-Ngondet, la commission ad hoc en charge de la préparation du dialogue politique, version Ali Bongo, a rendu ses conclusions le 28 février dernier. Dans le rapport qui a été remis au Président de la République le 02 mars dernier, tous les participants ont privilégié le consensus comme mode d’adoption des résolutions. Ce tour de table a réuni depuis la fin du mois dernier, majorité et opposition, afin, disent-ils, de redessiner les règles d’une nouvelle gouvernance politique du pays.