Presque jamais à court d’idées, personnage incontournable de la scène politique gabonaise, Me Louis Gaston Mayila, président de l’Union pour la nouvelle république (UNPR, parti de l’opposition), est habitué des déclarations médiatiques. Il vient de mettre en place une confédération des partis politiques pour l’unité nationale. Selon lui, «dans les moments difficiles d’une nation, seule l’unité nationale peut résoudre tous les problèmes». Faisant fi de tous les revers qu’il essuie sur le plan politique à cause de son côté versatile, il avait avoué : «que seuls les imbéciles ne changent pas ».
Presque jamais à court d’idées, personnage incontournable de la scène politique gabonaise, Me Louis Gaston Mayila, président de l’Union pour la nouvelle république (UNPR, parti de l’opposition), est habitué des déclarations médiatiques. Il vient de mettre en place une confédération des partis politiques pour l’unité nationale. Selon lui, «dans les moments difficiles d’une nation, seule l’unité nationale peut résoudre tous les problèmes». Faisant fi de tous les revers qu’il essuie sur le plan politique à cause de son côté versatile, il avait avoué : «que seuls les imbéciles ne changent pas ».
Face à la crise politique née de la contestation des résultats de l’élection présidentielle du 27 aout 2016 et qui n’a toujours pas trouvé de solutions, Me Louis Gaston Mayila, homme politique qui occupe la scène depuis près de 40 ans, sort comme à son habitude du bois. Déçu par les conclusions du dialogue politique d’Angondjè, auquel il n’a pas pris part, à cause de «beaucoup d’insuffisances et surtout faute du médiateur international, Alpha Condé ». Aujourd’hui, il souhaite « une concertation nationale entre tous les acteurs politiques pour parvenir à une décrispation du climat politique : parce qu’il s’est érigé un mur de haine entre les Gabonais. C’est pour cela, qu’il faudrait, à un moment choisir entre la réconciliation nationale et la guerre civile, car c’est ce sur quoi, on risque d’arriver ».
Démarche inopportune
Si l’exigence du référentiel, à savoir un médiateur, n’a pu être retenu dans le cadre de la discussion nationale d’Angondjé et qui s’est faite sans la participation du camp Ping, comment alors accorder du crédit à une réconciliation lorsqu’on sait que tous les paramètres ne sont pas réunis ? Assistera-ton à un dialogue «intra-muros», lorsque l’on sait que l’UE a fait des recommandations ? Et que le camp de Jean Ping réclame toujours sa victoire à cette présidentielle ?
Avant même de démarrer les missions d’explication sur le terrain, le natif de Yombi, dans la province de la Ngounié, a subi les revers de ses pairs. Très certainement, parce que venant d’un Mayila, déjà auteur de plusieurs propositions allant dans le même sens, et qualifié à tort ou à raison de «très versatile». C’est le cas de Féfé Onanga du mouvement populaire des radicaux (MPR, tendance Ping), qui a «rejeté l’appel et trouvé la démarche inopportune». Et de s’interroger sur les mobiles de cet appel, en «indiquant que les Gabonais entre eux ne sont pas en conflit. Les Gabonais de bords politiques différents se fréquentent». Et comme pour clore définitivement ce débat, il demande à l’ancien chantre du PDG, ancien président du Conseil économique et social (CES), qui s’était pourtant rangé derrière Jean Ping lors de la présidentielle de 2016, d’entreprendre la réconciliation à l’intérieur de son parti. «Ta réconciliation fais la avec les gars de ton parti ; ceux qui ne s’entendent pas entre eux», a-t-il proposé.
Servir le peuple
Ce qui déroute l’opinion, c’est que cet ancien baron du régime PDG qui a même été directeur de Cabinet de feu Omar Bongo Ondimba, ne cesse de surprendre. Mais qui est-il réellement ? Me Louis Gaston Mayila, avocat de formation,-qu’on a rarement vu dans les prétoires-a occupé de nombreuses fonctions ministérielles. Homme lige du défunt président et ancien chantre du PDG pendant et après le parti unique, Me Mayila n’a pas épuisé toutes ses cartouches. D’où le baroud d’honneur qu’il se livre avec des acteurs souvent décriés par lui : «Le Gabon est géré aujourd’hui par de jeunes « Emergents » qui ne sont pas des hommes de métier. Le Gabon a juste besoin d’un homme qui aime le pays et qui veut servir le peuple. Les jeunes « émergents » ne pensent qu’à leurs intérêts et, en quelques années, ils ont mis le pays à genoux.» Qu’on l’aime ou pas, il ne laisse pas indifférent. D’où sa légendaire phrase : « Mayila n’a pas que des amis ». Pour preuve, l’Union sacrée de l’opposition (regroupement de 22 partis), avait décidé au cours d’une réunion, de l’exclure. Il lui était reproché d’adopter des positions très proches du parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et d’avoir fait beaucoup de déclarations dans la presse nationale, qui ne cadrent pas avec les points de vue de son clan politique. Il aurait, selon l’Union, soutenu les déclarations du gouvernement et du parti d’Ali Bongo Ondimba.
Sa célèbre phrase «misu bala », entendez : «ne jamais fermer complètement les yeux, lorsqu’on se retrouve avec un adversaire » laissera réfléchir par deux fois ses interlocuteurs.
Gérard-Philippe WALKER