L’Organisation mondiale de la santé a choisi la date du 29 octobre comme journée internationale de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Une occasion pour faire le point de la situation au Gabon. Classés au troisième rang des maladies à l’origine d’un fort taux de mortalité dans le pays, après le paludisme et le VIH/Sida, les AVC touchent de plus en plus de familles.
L’Organisation mondiale de la santé a choisi la date du 29 octobre comme journée internationale de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Une occasion pour faire le point de la situation au Gabon. Classés au troisième rang des maladies à l’origine d’un fort taux de mortalité dans le pays, après le paludisme et le VIH/Sida, les AVC touchent de plus en plus de familles.
Tous les âges sont concernés par ces accidents. Les spécialistes parlent d’ailleurs de premier motif de handicap chez les adultes et de la plus grande part des consultations d’urgence en neurologie. Chez les enfants, les maladies auto-immunes telles que la drépanocytose et les malformations vasculaires sont, entre autres, causés par des AVC.
Au service d’anesthésie –Réanimation du CHUL, les données statistiques des cas souffrant de cette pathologie sont à couper le souffle. Selon le docteur Arsène IFOUDJI MAKAO, médecin spécialiste en anesthésie –réanimation, « sur 406 patients admis en réanimation, selon les statistiques les plus récentes, 36 le sont pour un accident vasculaire cérébral, qu’il soit hémorragique ou ischémique, (majoritairement se sont des AVC hémorragiques) donc un pourcentage avoisinant les 8,86% et parmi les 36 patients admis, 15 décès (près de la moitié), 41,66 % des patients sont admis en réanimation ».
Le quotidien des patients
Après la face d’hospitalisation qui dure des semaines, voire des mois, selon la gravité de la pathologie, il ya le suivi à vie. Marie Nyomba, victime d’un AVC il ya quelques mois, nous raconte son quotidien : « J’ai fait un AVC et tout le côté gauche de mon corps était paralysé du bras jusqu’au pied. J’avais du mal à marcher et à parler. C’est après 10 séances de rééducation que j’ai retrouvé l’usage de mon bras et de mon pied. La vie après un AVC est une chose difficile, c’est presque une condamnation. On doit boire des médicaments tous les jours et le coût de ces derniers est très élevé. Je dépense 30 000 francs par mois pour me procurer trois produits. La couverture maladie CNAMGS que j’utilise ne couvre pas à 100% mes multiples rendez-vous chez le cardiologue pour le suivi de la tension artérielle. Cela me ruine énormément, surtout que je ne travaille pas et mon mari est à la retraite ».
Des aides insuffisantes
La CNAMGS, dont parle Marie Nyomba, est une Caisse nationale de maladie et de garantie sociale. Elle a été mise en place par le défunt président, Omar Bongo. Arrivé au pouvoir en 2009, son successeur, Ali Bongo Ondimba, a œuvré pour son amélioration en assurant aux patients souffrant de certaines pathologies, et selon leurs catégories sociales, une prise en charge de près de 80% des soins, y compris même pour des évacuations sanitaires à l’étranger.
Au-delà de la couverture maladie, la CNMAGS offre aussi des prestations sociales sous forme d’aide financière aux familles considérées comme économiquement faibles. Elle s’est élargie jusqu’aux maladies à longue durée ou à vie telles les AVC, le Diabète, l’insuffisance rénale. L’assurance maladie ne couvre que 30% des soins des personnes souffrant d’hypertension, une des causes des AVC.
Doriane MOUSSOUNDA