L’hôpital de Nkembo, spécialisé dans la lutte contre les maladies endémiques, fait face depuis plusieurs mois, à une rupture de médicaments contre la tuberculose. Situation qui angoisse les malades atteints de cette pathologie, dont certains, déjà mis en quarantaine, n’attendent plus que la mort.
L’hôpital de Nkembo, spécialisé dans la lutte contre les maladies endémiques, fait face depuis plusieurs mois, à une rupture de médicaments contre la tuberculose. Situation qui angoisse les malades atteints de cette pathologie, dont certains, déjà mis en quarantaine, n’attendent plus que la mort.
Des patients au visage pale, regard inquiet, d’autres mis en quarantaine parce que considérés comme en phase terminale et donc potentiellement dangereux pour les autres… Voilà l’ambiance qui règne à l’hôpital de Nkembo, seule structure du pays spécialisée dans la lutte contre les maladies endémiques. Après l’épisode malheureux de carence de médicaments antirétroviraux dans les Centres de Traitement Ambulatoires(CTA) de Libreville et à l’intérieur du pays, il y a quelque temps, le tour est venu aux antituberculeux d’être en rupture de stock.
D’après les informations reçues, cette pénurie entraînerait une multi-résistance du bacille de Koch (virus responsable de la tuberculose). Il devient de plus en plus virulent lorsqu’un malade arrête le traitement brutalement. Conséquence, un bâtiment spécial a été aménagé pour cette catégorie de malades qui développent cette multi-résistance, selon les explications d’un infirmier ayant requis l’anonymat. « Les malades qui développent cette multi-résistance on été mis en quarantaine, car ils sont très contagieux et leurs jours sont désormais comptés. Ils sont condamnés », nous a-t-il dit sur un ton de désespoir.
L’angoisse des malades
Confrontée à un traitement qui coûte les yeux de la tête, Chantal, âgée d’une trentaine d’années, ne sait plus à quel saint se vouer. L’air désabusé, elle ne cache pas son inquiétude : « Pour se procurer ces médicaments, nous sommes orientés à la pharmacie des forestiers, où nous dépensons 60 000 francs pour le traitement d’un mois. Si le traitement de la tuberculose dure six mois, où allons nous trouver cette somme chaque mois? Je suis très inquiète par rapport à ma situation, car à cause de cette maladie, je ne travaille plus. C’est ma famille qui prend en charge l’achat des médicaments depuis trois mois que j’ai été diagnostiquée porteuse de cette maladie. Si elle décide de ne plus s’en charger, ce sera fatal pour moi ».
Agé de cinquante ans, dépourvu de moyens, Makaya ne doit son salut désormais qu’à la prise de conscience du gouvernement. « J’exhorte le ministre de la santé à prendre à bras-le-corps cette situation, qui dure déjà depuis plusieurs mois. Le traitement coûte cher. Si ça perdure, certains d’entre nous irons à une mort certaine. Le fait de savoir être atteint de cette maladie est un coup dur pour le moral. Ajoutée à cela, la crainte d’être privée de médicaments me plonge dans une angoisse qui ne dit pas son nom».
Le mutisme des autorités
Pour comprendre l’origine du problème, nous nous sommes rapprochés du programme national de lutte contre la tuberculose. Après avoir accepté, le directeur de la structure s’est finalement résolu à ne pas nous recevoir.
A Nkembo,un agent sous anonymat a quand même accepté de nous parler. Selon ses explications, l’hôpital adresse, depuis, des correspondances à qui de droit pour résoudre cette crise des médicaments antituberculeux. Des correspondances jusqu’ici sans suite. Le gouvernement quant à lui, ne s’est pas encore exprimé sur la question.
EM