La décharge de Mindoubé déborde. Un problème de santé publique à Libreville

Située dans le 5e arrondissement de la commune de Libreville, la grande décharge de Mindoubé est le seul dépotoir public dans lequel on achemine depuis des décennies, les ordures de tous les ménages de Libreville et de ses environs. Saturée, elle suscite les inquiétudes des populations avoisinantes qui craignent pour leur santé. Le gouvernement peine à trouver un autre site de remplacement.

Située dans le 5e arrondissement de la commune de Libreville, la grande décharge de Mindoubé est le seul dépotoir public dans lequel on achemine depuis des décennies, les ordures de tous les ménages de Libreville et de ses environs. Saturée, elle suscite les inquiétudes des populations avoisinantes qui craignent pour leur santé. Le gouvernement peine à trouver un autre site de remplacement. 

Elle accueille chaque jour des norias de camions-bennes qui y déversent des tonnes d’ordures. Sur cet immense tas d’ordures artisans et bricoleurs fouillent et ramassent tout ce qui peut être utile à leurs métiers. Certaines familles démunies y viennent aussi ramasser certains produits avariés, jugés périmés. Toute une vie s’organise ainsi autour de la décharge de Mindoubé.

Pourtant, la poubelle, vieille de plusieurs décennies et l’unique de Libreville et tous ses alentours, pose aujourd’hui un vrai problème de santé pour les populations environnantes. Embarrassées de ne pas trouver un site de remplacement, les autorités n’envisagent pas de la fermer. Sinon Libreville, la capitale du pays, serait submergée des tonnes d’ordures que les ménages produisent chaque jour. En attendant, les habitants à proximité de la décharge se plaignent.   

Bobbi, est un jeune homme du quartier Mindoubé: « Je ne travaille pas, mais je pratique la pêche dans une rivière qui est à proximité de cette décharge. Quotidiennement je trouve des poissons morts, flottant sur les eaux, et je conclut que c’est certainement l’œuvre de cette décharge. Les gens ici souffrent de problèmes respiratoires à cause des odeurs nauséabondes et aussi de la fumée lorsqu’on brûle les ordures. Sans compter les problèmes de paludisme et de diarrhée, car les eaux que l’on consomme ici sont polluées ».

Colère et incompréhension 

Le gouvernement a toujours promis de fermer le site. Mais l’affaire n’est restée qu’au stade des annonces. D’où l’incompréhension d’Ibrahim, un mécanicien. « Les odeurs qui proviennent de cette décharge sont insupportables. Pourtant l’on avait dit que la poubelle devait être délocalisée, jusqu’à nos jours, elle demeure toujours là. C’est vraiment déplorable ». Sans moyens de partir habiter ailleurs, d’autres se résignent. Pour Louise, jeune femme sans emploi,  partir ou rester, tout cela n’a plus de sens: «  On va encore faire comment ? Nous sommes déjà habitués avec les odeurs  que nous renvoie cette décharge. Si  Je pouvais partir de ce quartier, je le ferais. Mais hélas, je suis obligée de rester et de m’habituer à cette situation ».

Anne-Marie, commerçante, souhaite la délocalisation de la poubelle, car à cause d’un projet d’extension de celle-ci, elle a été « déguerpie » de son domicile, et vit désormais dans un logement de fortune toujours à proximité de la décharge. 

Une solution : déblayer

Devant le spectacle désolant des tas d’ordures qui s’amoncèlent dans toutes les rues de Libreville, le gouvernement propose « de déblayer la décharge ». Le Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet a convoqué une réunion d’urgence avec les sociétés de ramassage d’ordures, Averda et Clean Africa qui lui ont expliqué la principale raison de cette insalubrité croissante : « la saturation depuis plus de deux décennies de la poubelle de MIndoubé ». Devant l’impossibilité de trouver un site de délocalisation précis, le Premier ministre a décidé que le Génie militaire utilise ses engins pour déblayer les ordures. Cela permettra d’avoir encore un peu d’espace où jeter les ordures. Avant lui, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, avait tapé du poing sur la table devant cette négligence dans le ramassage d’ordures, avant d’aller visiter nuitamment cette décharge à court d’espace. 

 

Emmanuela MEKEGHELE

 

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