Au terme de multiples voyages en Europe et aux Etats Unis pour tenter de trouver des alliés, Jean Ping qui conteste depuis plus d’un an la réélection de son rival Ali Bongo Ondimba, n’est pas parvenu à le renverser. La communauté internationale semble avoir pris la mesure du fait accompli. Pour l’avoir compris, l’ancien candidat de l’opposition à la dernière présidentielle n’a plus d’autre recours que la mobilisation de ses partisans, qu’il appelle à l’insurrection populaire.
« Je demande aux populations de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué Maritime, du Woleu-Ntem, et tous les Gabonais de la diaspora de se lever comme un seul homme… A partir de ce jour, je ne vous retiens plus (…) Dans cet esprit, je vous enjoins d’organiser dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes, toute manifestation civique conforme aux droits à la libre expression, à la liberté de manifester, aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution». C’est l’appel de Jean Ping lors de la fête de l’indépendance du Gabon. Ce message, délivré un an après l’élection présidentielle chaotique d’août 2016, alors que les ardeurs contestataires de la population semblent déjà s’émousser, a du mal
à mobiliser sur le terrain. Surtout que le pouvoir a décidé d’employer la manière forte en interdisant systématiquement toute manifestation de l’opposition, qu’il assimile de facto à un appel à la violence.
L’interdiction en août dernier du meeting de Jean Ping au collège Ntchorere (un lieu privé), et la série d’arrestations qui s’en est suivie en dit long sur cette logique du pouvoir de réduire au silence une opposition considérée comme un danger pour la paix sociale.
Le pouvoir : un appel « inacceptable »
Comme de tradition, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) par la voix de son porte-parole, Léandre Kiki, a réagi face à cet appel qu’il qualifie de « désinvolte », dans un communiqué lu sur les antennes de Gabon Télévision. « Le Parti Démocratique Gabonais condamne avec la plus grande énergie, les appels à la désobéissance civile lancés, encore une fois, par monsieur Ping ».
Le PDG qualifie les déclarations de l’ancien patron de la Commission de l’Union africaine, d’« actes hautement reprochables, inacceptables et à l’encontre de l’intérêt supérieur de la nation ». Selon le parti majoritaire, Jean Ping prône la violence. D’où la mise en garde du ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, qui a appelé les opposants au « respect des principes et des valeurs qui fondent tout Etat démocratique, sous peine de voir opposer à eux les affres de la loi que nul n’est censé ignorer ».
Le message du pouvoir est donc clair, l’élection présidentielle est désormais derrière et le pays doit avancer. Pas question d’accepter la moindre contestation post-électorale de quelque manière que ce soit. Même si l’opposition crie au scandale en dénonçant «un Etat voyou», il reste que les marges de manœuvre de cette opposition s’amenuisent à mesure que le tournant de la dernière présidentielle s’éloigne, et que des divisions apparaissent de plus en plus au sein de la Coalition de l’opposition pour la nouvelle république.
Raïssa MOUBECKA
Au terme de multiples voyages en Europe et aux Etats Unis pour tenter de trouver des alliés, Jean Ping qui conteste depuis plus d’un an la réélection de son rival Ali Bongo Ondimba, n’est pas parvenu à le renverser. La communauté internationale semble avoir pris la mesure du fait accompli. Pour l’avoir compris, l’ancien candidat de l’opposition à la dernière présidentielle n’a plus d’autre recours que la mobilisation de ses partisans, qu’il appelle à l’insurrection populaire.
« Je demande aux populations de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué Maritime, du Woleu-Ntem, et tous les Gabonais de la diaspora de se lever comme un seul homme… A partir de ce jour, je ne vous retiens plus (…) Dans cet esprit, je vous enjoins d’organiser dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes, toute manifestation civique conforme aux droits à la libre expression, à la liberté de manifester, aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution». C’est l’appel de Jean Ping lors de la fête de l’indépendance du Gabon. Ce message, délivré un an après l’élection présidentielle chaotique d’août 2016, alors que les ardeurs contestataires de la population semblent déjà s’émousser, a du mal
à mobiliser sur le terrain. Surtout que le pouvoir a décidé d’employer la manière forte en interdisant systématiquement toute manifestation de l’opposition, qu’il assimile de facto à un appel à la violence.
L’interdiction en août dernier du meeting de Jean Ping au collège Ntchorere (un lieu privé), et la série d’arrestations qui s’en est suivie en dit long sur cette logique du pouvoir de réduire au silence une opposition considérée comme un danger pour la paix sociale.
Le pouvoir : un appel « inacceptable »
Comme de tradition, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) par la voix de son porte-parole, Léandre Kiki, a réagi face à cet appel qu’il qualifie de « désinvolte », dans un communiqué lu sur les antennes de Gabon Télévision. « Le Parti Démocratique Gabonais condamne avec la plus grande énergie, les appels à la désobéissance civile lancés, encore une fois, par monsieur Ping ».
Le PDG qualifie les déclarations de l’ancien patron de la Commission de l’Union africaine, d’« actes hautement reprochables, inacceptables et à l’encontre de l’intérêt supérieur de la nation ». Selon le parti majoritaire, Jean Ping prône la violence. D’où la mise en garde du ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, qui a appelé les opposants au « respect des principes et des valeurs qui fondent tout Etat démocratique, sous peine de voir opposer à eux les affres de la loi que nul n’est censé ignorer ».
Le message du pouvoir est donc clair, l’élection présidentielle est désormais derrière et le pays doit avancer. Pas question d’accepter la moindre contestation post-électorale de quelque manière que ce soit. Même si l’opposition crie au scandale en dénonçant «un Etat voyou», il reste que les marges de manœuvre de cette opposition s’amenuisent à mesure que le tournant de la dernière présidentielle s’éloigne, et que des divisions apparaissent de plus en plus au sein de la Coalition de l’opposition pour la nouvelle république.
Raïssa MOUBECKA