C’est « niet », il n’y aura pas de dialogue avec Ali Bongo. L’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle d’août 2016, Jean Ping, l’a clairement annoncé, fin mai, dans une déclaration faite à son domicile des Charbonnages à Libreville. Il répondait ainsi aux appels successifs de Casimir Oye Mba et de Guy Nzouba Ndama, deux candidats qui s’étaient désisté en août dernier en faveur de sa candidature, et qui l’invitent à dialoguer avec son rival, afin, disent-ils, de «débloquer» le pays.
C’est « niet », il n’y aura pas de dialogue avec Ali Bongo. L’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle d’août 2016, Jean Ping, l’a clairement annoncé, fin mai, dans une déclaration faite à son domicile des Charbonnages à Libreville. Il répondait ainsi aux appels successifs de Casimir Oye Mba et de Guy Nzouba Ndama, deux candidats qui s’étaient désisté en août dernier en faveur de sa candidature, et qui l’invitent à dialoguer avec son rival, afin, disent-ils, de «débloquer» le pays.
Plus qu’un camouflet, c’est une fin de non-recevoir que Jean Ping a opposé aux appels successifs de deux de ses soutiens, l’ancien gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Casimir Oye Mba, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama. Lesquels ont, par déclarations interposées, invité l’opposant et son adversaire, Ali Bongo Ondimba, à s’asseoir autour d’une même table, afin de « débloquer » le pays, qui selon eux est bloqué depuis le terme du scrutin présidentiel d’août dernier. Mais la réponse de l’ancien président de la commission de l’union africaine est, on ne peut plus claire. Il ne dialoguera pas avec Ali Bongo, qu’il qualifie d’ailleurs d’ « usurpateur » et de « criminel ». Pour Jean Ping, si dialogue il y a, ce sera pour négocier la passation de pouvoir entre Ali Bongo et lui. Mais tout cela ne se fera que sous la médiation de la communauté internationale. Hors de ce cadre, tout dialogue avec le pouvoir est impossible. « J’ai décidé de rester avec le peuple patriote et résistant, c’est pourquoi je persiste dans mon refus, et je le redis ici avec lui que c’est non ! C’est Niet ! Je refuse de dialoguer avec ce monstre pour la mémoire de nos morts, (…) je refuse de dialoguer avec Ali Bongo pour l’honneur de notre engagement vis-à-vis du peuple, je refuse de capituler pour le respect de la souveraineté ».
Pour Jean Ping, la grave crise que traverse le Gabon n’est pas la conséquence d’un manque de dialogue. Mais plutôt le résultat d’un « déni de la souveraineté du peuple gabonais clairement exprimée le 27 août dernier (…) », a dit l’opposant. Car aucun dialogue selon Ping, « ne saurait remplacer le vote des Gabonais ; aucun dialogue ne saurait remplacer l’expression du suffrage universel ». La logique de Jean Ping est claire : la résistance, rien que la résistance. Il n’y a que de cette façon qu’il pense tenir la dragée haute à son adversaire, car le moindre compromis avec le pouvoir serait une façon pour lui de le légitimer. Une capitulation. Ce qui lui vaudrait les foudres de ses militants, qui le mettent en garde contre tout rapprochement avec son rival.
Le pouvoir non plus
Mais cet appel de Nzouba Ndama et de Casimir Oye Mba, Jean Ping n’est pas le seul à y opposer un refus catégorique. Dans sa conférence de presse hebdomadaire, le ministre de la communication, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Alain Claude Billie By-Nze, a lui aussi répondu qu’il n’y aura plus de dialogue. C’est dire que même du côté du pouvoir, on ne semble plus disposé à un tel dialogue avec celui qui se dit le «vrai président du Gabon». Surtout que le dialogue d’Ali Bongo, qui vient de connaître son épilogue était placé sous la médiation de l’union africaine. Ce qui pour le pouvoir et une partie de l’opposition ayant pris part aux négociations d’Angondje, suffit largement pour légitimer l’ensemble des propositions arrêtées. Pour le pouvoir, le dialogue politique c’est donc terminé ! Il n’est donc plus question d’un troisième dialogue ou dialogue de synthèse.
KOMBA KOMBA