Appel au dialogue politique national. L’ex-directeur de campagne de Jean Ping dit oui

René Ndemezo’Obiang, président du parti Démocratie Nouvelle, a expliqué, au cours d’une conférence de presse tenue le 25 octobre 2016 à la chambre de Commerce de Libreville, pourquoi il est favorable au dialogue proposé par le président Ali Bongo Ondimba. Une trahison ou une façon d’épargner des vies grâce à ce dialogue ?

René Ndemezo’Obiang, président du parti Démocratie Nouvelle, a expliqué, au cours d’une conférence de presse tenue le 25 octobre 2016 à la chambre de Commerce de Libreville, pourquoi il est favorable au dialogue proposé par le président Ali Bongo Ondimba. Une trahison ou une façon d’épargner des vies grâce à ce dialogue ?

Le président de Démocratie Nouvelle, nouveau parti dans le paysage politique gabonais, René Ndemezo’Obiang, n’a pas résisté à l’appel au dialogue lancé par le président Ali Bongo Ondimba lors de sa prestation de serment le 27 septembre 2016 à Libreville. « Le dialogue politique national mettant autour d’une même table les représentants du pouvoir établi, ceux de l’opposition ainsi que ceux des sociétés civiles nous apparait (…)comme la seule solution véritable pour sortir notre pays, le Gabon, de la crise post-électorale actuelle », a soutenu l’ancien directeur de campagne de Jean Ping d’un ton ferme et posé face aux journalistes, militants et sympathisants de Démocratie Nouvelle présents à cette conférence de presse tenue le 25 octobre 2016.

Même s’il ne reconnait pas officiellement la victoire électorale du président Ali Bongo Ondimba, René Ndemezo’Obiang estime que la proclamation définitive des résultats de la présidentielle du 27 août par la Cour Constitutionnelle, marque la fin de ce scrutin. Ainsi, le choix de Démocratie Nouvelle en acceptant le dialogue politique est de « rechercher des voies et moyens permettant d’initier et d’imposer des réformes devant rendre plus transparentes et plus crédibles les élections à venir ».

Fin de l’idylle Ping-Ndemezo’Obiang ?

La sortie de l’ancien cadre du PDG, passé dans l’opposition en 2015 peut surprendre quand on connait le rôle qu’il a joué au côté de Jean Ping lors de l’élection présidentielle du 27 août, ainsi qu’au cours des manifestations qui ont éclaté le 31 août à la suite de la réélection d’Ali Bongo. Il a d’ailleurs tenu à le rappeler à maintes reprises lors de cette conférence. « J’ai pris une part active à la campagne du candidat Jean Ping, d’abord comme personnalité politique indépendante(…) J’ai fait partie de ceux qui ont encouragé dès 2015, Jean Ping à sortir des interminables débats de bureaux et des salons feutrés pour aller au contact des Gabonaises et des Gabonais en parcourant les différentes provinces et localités du pays(…) Dès la création, les 27 et 28 avril 2016, de Démocratie Nouvelle, je me suis totalement engagé cette fois-ci en qualité de président de ce nouveau parti avec l’ensemble des autres dirigeants et militants dans la campagne électorale pour soutenir résolument Jean Ping… », a-t-il martelé.

Aujourd’hui, René Ndemezo’Obiang a donc décidé de prendre ses distances avec celui qu’il soutenait pourtant hier. Jean Ping qui conteste toujours la réélection d’Ali Bongo. L’ancien directeur de campagne précise d’ailleurs que ce soutien se limitait uniquement au scrutin présidentiel. Les rapports entre les deux hommes ou plutôt entre Démocratie Nouvelle et Jean Ping se résument désormais à des rapports « normaux entre une personnalité et un parti ».

Trahison ou raison ?

A Libreville, la décision du président de Démocratie Nouvelle est critiquée par de nombreux Gabonais. Beaucoup l’accusent de diviser l’opposition. « Et on va encore parler d’opposition dans ce pays ! » lance sur un ton ironique Pascal M. qui est venu acheter des journaux dans un kiosque situé non loin du carrefour Awendjé. Plus critique, cette fonctionnaire en service au ministère de l’Education Nationale qui a requis l’anonymat, parle d’un comportement « qui paralyse l’opposition, une grande désolation ». « Son comportement ne me surprend pas. Il y a des traites partout et c’est ce qui a été fait. C’est vrai qu’il est libre, il a qui derrière lui ? En tout cas il sait ce qu’il cherche. Mais il a trahi l’opposition », ajoute-t-elle.

Des critiques injustifiées selon le politologue Jonathan Ntountoume Ngome, qui soutient la démarche de René Ndemezo’Obiang. Pour lui, les Gabonais « doivent se parler ». « Il appartient à chacun de se faire son évangile pour voir quel est le bon côté. Mais si l’on doit parfois économiser la vie des gens en se parlant, autant se parler », conclut le politologue.

Béatrice Kazé et Ted Mouckombou

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