Ancien collaborateur de Canal 2 International et chargé de la mise en onde à la radio communale de Bangangté, Eric Kouagat a été mortellement agressé au petit matin du dimanche 30 Janvier dernier, à proximité de son domicile. L’indignation est totale. Car tuer un homme de média, c’est porter atteinte à la liberté d’expression.
Ce lundi 31 Janvier 2022, Hubert Fallé, présentateur d’une émission satirique sur les ondes de la radio Acfed à Bangangté, se lamente suite à la disparition de EricKouagat, technicien chargé de la mise en onde de Nganté Fm, la radio communale de Bangangté. Touché par le décès du travailleur des médias, Hubert entonne en piddjing English (un langage local) des proses et des chants de requiem… Il se pose de nombreuses questions sur les mobiles de ce crime dont a été victime l’infortuné. Au Quartier Feutap 2, le domicile familial de EricKouagat porte aussi le deuil. Sa mère natale, ses frères et sœurs, son ex compagne et ses deux filles jumelles massés dans la cour principale reçoivent les visites de compassion et les messages de condoléances.
Qui est l’agresseur ?
Une question taraude les esprits : qui a agressé mortellement Eric Kouagat et pourquoi ? A-t-il été tué pour son implication dans la chaîne de production des contenus radiophoniques ou des questions liées à la liberté d’expression? «Il a reçu sept coups de poignards. Quelle cruauté ? Nous ne sommes pas loin de penser qu’il s’agit d’un règlement de compte. En tout cas, les autorités policières ont été saisies. Les enquêtes ont été ouvertes», affirme Lazare Djenga, frère aîné du défunt. « En cette douloureuse circonstance, nous tenons à dire que nous avons personnellement connu le défunt, qui a longtemps côtoyé le métier des médias avant de se spécialiser dans la technique et la mise en ondes radiophoniques. Nous garderons de lui le souvenir d’un homme respectueux et discret.
Puisse sa famille recevoir les condoléances les plus attristées de la famille médiatique du Ndé», réagit Belmond Didier MBIANGOUP NOUNDOU, délégué départemental de la Communication du Ndé.ShialéNagha, promoteur de radio Acfed pleure aussi son ami défunt :« Mon cœur est blessé. Mon moral est noyé dans des interrogations. Homme très calme, réservé et très discret. Plein d’amour, et fou amoureux du football. Battant et pas mendiant, tu savais te contenter de ce qui est à toi .Ils ont décidé d’interrompre ta vie, alors que ta famille attendait encore beaucoup de toi .C’est dur et très dur… Mon ami et frère, on a parcouru du chemin, il y a eu des étapes difficiles. Comme a dit un des nôtres si on s’attaque au point de tuer à coups de poignard les plus calmes de la ville, alors ça fait peur», soutient ce journaliste reconverti comme communicateur stratégique et institutionnel.
Hostilité contre les journalistes
SimpliceMvondo, ancien collaborateur de radio Acfed, estime qu’une grosse menace pèse sur la vie de nombreux journalistes à Bangangté, à cause de l’hostilité développée par certains élus locaux à l’endroit d’une certaine presse et radio proches de Célestine Kétcha Courtes, ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minduh). Une source proche de Eric Niat, maire de Bangangté, brandit une autre lecture de la situation et rapproche le maire de tous les journalistes et hommes de médias Cette même source affirme que l’élu local est l’ami des journalistes. Elle brandit, dans ce sens, la réaction de l’élu local suite au décès de EricKouagat.
« »C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès, dans la nuit du Samedi 29 Janvier 2022 à Bangangté, de mon collaborateur Éric KOUAGAT et les images de sa dépouille qui circulent sur la toile sont effroyables. Ce technicien en service à la Radio NGANGTE FM de la Mairie était un professionnel passionné, un personnage sympathique, d’une rare humilité et d’une remarquable simplicité. Toutes mes condoléances à sa famille éplorée. Une enquête est en cours afin de déterminer les circonstances de son décès et mettre la main sur le ou les auteurs de ce crime crapuleux, qui rallonge la liste des disparitions tragiques et insoutenables qui se multiplient dans la commune ces derniers temps« .
Cette déclaration de Eric NIAT a été postée sur la page Facebook de la commune de Bangangté dans la soirée du lundi 31 janvier 2021. Après que certains employés de cette municipalité se soient rendus chez les parents du défunt à Feutap 2 pour exprimer leur indignation face à ce drame et exprimer leurs condoléances à la famille éprouvée. A l’instar du maire de la commune de Bangangté, ils attendent que des enquêtes soient bien menées et que les coupables de cette relatif aux droits civils et politiques. agression soient sanctionnés conformément aux dispositions du code pénal camerounais et du droit à la vie consacré par l’article 6 du Pacte international
Guy Modeste DZUDIE(JADE), à Bangangté