Ali Bongo a présenté 2018 comme une année des réalisations concrètes. La majorité salue la vision du chef de l’Etat de transformer le Gabon, l’opposition dénonce des promesses non budgétisées, et pointe du doigt «l’amateurisme» du président gabonais.
Ali Bongo a présenté 2018 comme une année des réalisations concrètes. La majorité salue la vision du chef de l’Etat de transformer le Gabon, l’opposition dénonce des promesses non budgétisées, et pointe du doigt «l’amateurisme» du président gabonais.
Rien ne devrait plus être comme avant dans le quotidien des Gabonais, à compter de cette année 2018. C’est du moins ce qu’affirme Ike Ngouoni Oyouomi, le porte-parole de la présidence de la république. Le communiquant du palais s’appuie ainsi sur les annonces faites par Ali Bongo lors de son discours du 31 décembre dernier. Lequel a promis de poser désormais des actes plutôt que de beaux discours destinés à endormir le peuple. Que ce soit en santé, dans le logement, l’emploi, ou en matière du pouvoir d’achat des Gabonais, Ali Bongo veut désormais des actes.
Aujourd’hui, relève Ike Ngouoni Oyouoni, le président s’est engagé à améliorer le quotidien des Gabonais. Et cela « à travers la gratuité des accouchements, l’accès aux soins pour tous avec la création de cliniques mobiles au plus près des populations, la création de dix mille emplois par an, l’électrification du pays, le forage des puits à eau potable dans les villages et certaines villes, l’amélioration des conditions de l’enseignement et du cadre éducatif… »
Opposition : « Effets d’annonces »
Des promesses « irréalisables » dans un contexte économique difficile. C’est ce que pense Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, le porte-parole de l’opposant Jean Ping. Il fustige un « vice de forme et de fond» dans l’allocution de Bongo qu’il qualifie d’« usurpateur ». Selon l’économiste-opposant, un président de la république ne devrait pas s’exprimer au nom du gouvernement, mais au nom de l’Etat.
Pour ce qui est de la mise en œuvre de ces mesures, Ntoutoume Ayi estime qu’il y a une incohérence flagrante dans la matérialisation même de ces annonces. Car, le budget étant déjà voté depuis le 27 décembre dernier, l’Etat ne saurait engager autant de dépenses sans tenir compte de la crise actuelle. Surtout que l’Assemblée nationale, qui autorise le prélèvement de l’impôt et la qualité des dépenses à effectuer, est dans une crise de légitimité, le mandat des députés actuellement en poste ayant expiré depuis un an. A cela il faut ajouter les exigences et la rigueur budgétaire du Fonds Monétaire International (FMI) qui fait office désormais de régulateur de l’économie du pays.
«Ce qui a été dit est inexact. Au lieu de régler les problèmes existants, d’autres sont créés en nourrissant l’espoir du peuple qui, lui, est au bout du rouleau », martèle Ntoutoume Ayi. Conséquence, il demande « aux Gabonais de ne pas croire à ces effets d’annonces ». « C’est de l’amateurisme !», s’exclame le porte-parole de Jean Ping.
Aimé NZOGHE Moore