Découpage électoral .Plus de députés, moins de sénateurs

Le conseil des ministres du 26 janvier dernier a adopté le nouveau découpage électoral : l’Assemblée nationale passe de 120 à 143 députés, alors que le Sénat voit ses 102 sièges ramenés à 61. L’opposition dénonce de graves incohérences, tandis que le pouvoir affirme qu’il s’agit d’une « réforme globale » qui va réduire le train de vie de l’Etat. C’est le prélude des élections législatives dont on ne connaît toujours pas la date. Le redécoupage électoral, présenté comme une des conclusions du dialogue politique d’Angondje, est loin de faire l’unanimité. Répartition jugée inégale Concrètement, le ministère de l’Intérieur octroie 26 sièges à l’Estuaire, 23 au Haut-Ogooué, 10 au Moyen-Ogooué, 18 à la Ngounié, 11 à la Nyanga, 12 à l’Ogooué-Ivindo, 12 à l’Ogooué-Lolo, 13 à l’Ogooué-Maritime et 18 au Woleu-Ntem. Désormais, chaque arrondissement de Libreville (6 au total) aura deux députés à l’Assemblée Nationale. Une mesure étendue aux autres capitales provinciales ainsi qu’aux communes d’Akanda, Owendo et Ntoum (les périphéries de Libreville), toutes dans la province de l’Estuaire. Même sort pour Moanda dans le Haut-Ogooué. A cela s’ajoute la création de deux nouveaux sièges dans l’Ogooué-Ivindo, respectivement dans le département de l’Ivindo et celui de la Zadié. Dans le même registre, la ville d’Akiéni, chef-lieu du département de Lékoni-Lékori, (le Haut-Ogooué), devient un siège à part entière. Toujours dans cette province, le département de la Sébé-Brikolo aura un siège en plus. Idem pour le département de Mulundu dans l’Ogooué-Lolo. De quoi provoquer l’étonnement de l’opposition. Les griefs de l’opposition Me Louis Gaston Mayila, Président de l’Union pour une Nouvelle République (UPNR), est le premier à sonner le tocsin d’un découpage raté. Il ne voit pas la pertinence d’une telle mesure. Pour Mayila, l’augmentation du nombre des députés ne va faire qu’alourdir un peu plus le train de vie de l’Etat et partant, grever le budget du pays. Même si le gouvernement reconnaît les critiques du président de l’UPNR, il soutient cependant que la réforme du parlement permettra à l’Etat de réduire ses dépenses. La réplique est du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilié By Nzé. « Vu sous cet angle oui. Mais il faut savoir que c’est une reforme globale. Le nombre de sénateurs sera réduit de 50%. Donc il y aura moins de parlementaires dans le pays et donc le budget sera réduit », a déclaré le porte-parole du Gouvernement lors d’un récent entretien accordé à nos confrères de Gabon 1ère. Des déséquilibres démographiques Autre insuffisance dénoncée dans ce découpage, la démographie qui n’offre pas les mêmes chances à tous les candidats. Une limite révélée par Marcel Djabioh, militant proche de Jean Ping. Selon l’opposant, « cette base étant complètement fausse, elle n’a conduit qu’à l’arbitraire que chacun a pu découvrir dans le communiqué final du dernier Conseil des Ministres ». A titre d’exemple, la Commune de Libreville (capitale du pays) avec ses 703 940 âmes, dispose de 12 sièges à pourvoir. Ce qui revient à dire qu’un député va représenter 58 662 personnes. Contraste saisissant avec le département de la Djouari-Agnili, à Bongoville (Haut-Ogooué), où on ne compte que 4210 habitants. Pourtant la localité dispose d’un siège à l’Assemblée nationale. Situation quasi similaire dans le département de la Bayi-Brikolo à Aboumi, toujours dans le Haut-Ogooué, avec 1998 habitants et un siège. Il se pose dès lors un sérieux déséquilibre. En effet, certains candidats à la députation auront donc plus de fil à retordre que d’autres. Les déséquilibres démographiques entre circonscriptions, longtemps dénoncés au parlement, n’auront donc pas été réglés par ce nouveau découpage que certains dénoncent en coulisses comme une manie du pouvoir de vouloir garder à tout prix le contrôle de la chambre basse du parlement. Yannick Franz IGOHO

Le conseil des ministres du 26 janvier dernier a adopté le nouveau découpage électoral : l’Assemblée nationale passe de 120 à 143 députés, alors que le Sénat voit ses 102 sièges ramenés à 61. L’opposition dénonce de graves incohérences, tandis que le pouvoir affirme qu’il s’agit d’une « réforme globale » qui va réduire le train de vie de l’Etat.

C’est le prélude des élections législatives dont on ne connaît toujours pas la date. Le redécoupage électoral, présenté comme une des conclusions du dialogue politique d’Angondje, est loin de faire l’unanimité.

Répartition jugée inégale

Concrètement, le ministère de l’Intérieur octroie 26 sièges à l’Estuaire, 23 au Haut-Ogooué, 10 au Moyen-Ogooué, 18 à la Ngounié, 11 à la Nyanga, 12 à l’Ogooué-Ivindo, 12 à l’Ogooué-Lolo, 13 à l’Ogooué-Maritime et 18 au Woleu-Ntem.

Désormais, chaque arrondissement de Libreville (6 au total) aura deux députés à l’Assemblée Nationale. Une mesure étendue aux autres capitales provinciales ainsi qu’aux communes d’Akanda, Owendo et Ntoum (les périphéries de Libreville), toutes dans la province de l’Estuaire. Même sort pour Moanda dans le Haut-Ogooué. A cela s’ajoute la création de deux nouveaux sièges dans l’Ogooué-Ivindo, respectivement dans le département de l’Ivindo et celui de la Zadié.

Dans le même registre, la ville d’Akiéni, chef-lieu du département de Lékoni-Lékori, (le Haut-Ogooué), devient un siège à part entière. Toujours dans cette province, le département de la Sébé-Brikolo aura un siège en plus. Idem pour le département de Mulundu dans l’Ogooué-Lolo. De quoi provoquer l’étonnement de l’opposition. 

Les griefs de l’opposition 

Me Louis Gaston Mayila, Président de l’Union pour une Nouvelle République (UPNR), est le premier à sonner le tocsin d’un découpage raté. Il ne voit pas la pertinence d’une telle mesure. Pour Mayila, l’augmentation du nombre des députés ne va faire qu’alourdir un peu plus le train de vie de l’Etat et partant, grever le budget du pays.

Même si le gouvernement reconnaît les critiques du président de l’UPNR, il soutient cependant que la réforme du parlement permettra à l’Etat de réduire ses dépenses. La réplique est du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilié By Nzé. « Vu sous cet angle oui. Mais il faut savoir que c’est une reforme globale. Le nombre de sénateurs sera réduit de 50%. Donc il y aura moins de parlementaires dans le pays et donc le budget sera réduit », a déclaré le porte-parole du Gouvernement lors d’un récent entretien accordé à nos confrères de Gabon 1ère.  

Des déséquilibres démographiques

Autre insuffisance dénoncée dans ce découpage, la démographie qui n’offre pas les mêmes chances à tous les candidats. Une limite révélée par Marcel Djabioh, militant proche de Jean Ping. Selon l’opposant, « cette base étant complètement fausse, elle n’a conduit qu’à l’arbitraire que chacun a pu découvrir dans le communiqué final du dernier Conseil des Ministres ».

A titre d’exemple, la Commune de Libreville (capitale du pays) avec ses 703 940 âmes, dispose de 12 sièges à pourvoir. Ce qui revient à dire qu’un député va représenter 58 662 personnes. Contraste saisissant avec le département de la Djouari-Agnili, à Bongoville (Haut-Ogooué), où on ne compte que 4210 habitants. Pourtant la localité dispose d’un siège à l’Assemblée nationale. Situation quasi similaire dans le département de la Bayi-Brikolo à Aboumi, toujours dans le Haut-Ogooué, avec 1998 habitants et un  siège. Il se pose dès lors un sérieux déséquilibre. En effet, certains candidats à la députation auront donc plus de fil à retordre que d’autres. Les déséquilibres démographiques entre circonscriptions, longtemps dénoncés au parlement, n’auront donc pas été réglés par ce nouveau découpage que certains dénoncent en coulisses comme une manie du pouvoir de vouloir garder à tout prix le contrôle de la chambre basse du parlement.

Yannick Franz IGOHO

 

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