Naissance de l’APR. Le PDG face aux courants internes

Après le Mouvement des amis d’Ali Bongo Ondimba (MOGABO), Dynamique plurielle, le tour revient à Actions et Perspectives pour le Président de la République (APR), qui vient de voir le jour. La nouvelle tendance entend œuvrer à la reconstruction du parti démocratique gabonais (PDG), mais surtout au soin de l’image du Chef de l’Etat. Une kyrielle des courants dont la coexistence risque de mettre en mal l’unité d’un parti cloué au pilori.

Après le Mouvement des amis d’Ali Bongo Ondimba (MOGABO), Dynamique plurielle, le tour revient à Actions et Perspectives pour le Président de la République (APR), qui vient de voir le jour. La nouvelle tendance entend œuvrer à la reconstruction du parti démocratique gabonais (PDG), mais surtout au soin de  l’image du Chef de l’Etat. Une kyrielle des courants dont la coexistence risque de mettre en mal l’unité d’un parti cloué au pilori. 

La vie est loin d’être un fleuve tranquille au PDG ! Ce parti, au pouvoir depuis cinq décennies, fait sans cesse face aux guerres et autres divisions internes. Dernier exemple en date, la création de l’APR dont le chef de file est Guy-Bertrand Mapangou, Ministre de l’Enseignement Supérieur, par ailleurs proche d’Ali Bongo Ondimba. Ainsi, Guy-Bertrand Mapangou, le ministre des affaires étrangères, Noël Nelson Messone, l’ancien ministre de la Défense, Ernest Mpouho Epigat, le sénateur, François Engonga Owono, pour ne citer que ceux-là, veulent changer de paradigmes.  Pour les fondateurs d’Actions et perspectives pour le Président de la République, l’objectif de la nouvelle tendance est d’«éclairer l’opinion nationale et apporter des correctifs forts visant à renouer avec le projet visionnaire du chef de l’Etat, l’Avenir en confiance». Leur sacerdoce, « dire la vérité », une estocade aux sensibilités déjà bien présentes au sein du parti dont le MOGABO, encore appelé les « hommes du Président » !  

Deux courants, deux styles…

Si les têtes pensantes des « Hommes du Président » et de l’APR font partie du sérail, il n’en demeure pas moins que leur mode opératoire n’est pas identique. 

Les « Hommes du Président » sont présentés comme des va-t-en guerre, prompts à défendre bec et ongles et à la moindre occasion Ali Bongo Ondimba. On en veut pour preuve, les sorties tonitruantes d’Alain-Claude Bilié By Nzé, ministre de la Communication, par ailleurs Porte-parole du Gouvernement. Le ministre de la communication est souvent vilipendé, et critiqué comme omnipotent, prompt à tout faire. Avec ses amis du MOGABO, dont les ministres de l’intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, de la justice, Denise Mekam’ne, et de la Défense, Mathias Otounga…), ils s’étaient réunis au plus fort de la crise postélectorale au ministère de l’Intérieur. Là-bas, face à la presse, les quatre ministres avaient tenté de défendre la réélection d’Ali Bongo, mise à mal par le rapport de la mission d’observation de l’Union européenne. En août dernier, ils se sont encore réunis à l’hôtel Le Radisson Blue pour défendre Ali Bongo alors acculé par l’opposition pro Ping. Faustin Boukoubi, l’ancien secrétaire général du PDG avait alors fustigé l’agissement des hommes du président faisant fi des directives du parti au nom de la défense d’Ali Bongo. Esseulé et ignoré par les intéressés, il avait fini par démissionner du secrétariat du parti au pouvoir. 

Quid de la philosophie de l’APR ?

Les membres de l’APR quant à eux usent de plus de discrétion, de subtilité, voire d’un soupçon de démagogie, mais sont tout aussi déterminés que leurs « alter-egos » de l’ancien MOGABO. D’ailleurs le tableau qu’ils dressent de leur mouvement en dit long. « L’APR n’est pas un nouveau courant politique. C’est fondamentalement une sensibilité à l’intérieur du PDG qui fait écho à d’autres forces vives venant même hors du PDG, (mais) ne saurait danser avec les loups en allant soutenir les adversaires des institutions républicaines en place». 

Voilà deux camps au sein du même parti qui jurent, chacun de défendre mordicus, et ce, contre vents et marées, le patron du PDG. La détermination des forces en présence étant désormais bien connue, certains militants sous anonymat craignent déjà une coexistence difficile qui risque d’entamer l’unité d’un parti dont de plus en plus de voix appellent à la dissolution.

Yannick Franz IGOHO

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