L’ancien candidat de l’Interposition à la présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo, veut éviter de perdre du temps en revenant sur le passé, bien préparer les législatives et remettre le pays au travail.
L’ancien candidat de l’Interposition à la présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo, veut éviter de perdre du temps en revenant sur le passé, bien préparer les législatives et remettre le pays au travail.
MICA : La commission ad-hoc paritaire du suivi-évaluation des résolutions du dialogue politique d’Angondje souhaite un troisième report des élections législatives, votre avis sur la question ?
Dieudonné Minlama Mintogo: « Le Gabon connait des crises dont l’origine est la mauvaise organisation des élections ou le refus des résultats des élections. Et le dialogue d’Angondjé était là justement pour régler toutes ces questions. Avec des réformes au niveau de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), devenue le centre gabonais des élections(CGE). Aussi les élections doivent se faire à deux tours, la Cour constitutionnelle doit être reformée…sans oublier le sempiternel problème de la biométrie. Je crois donc que nous ne devons pas, de façon précipitée aller aux élections sans régler ces préalables qui occasionnent à chaque fois des problèmes ».
MICA : Le dialogue fini, tout le monde ou presque s’accorde à reconnaître que le pays va toujours mal, que faut-il faire pour sortir de cette crise ?
Dieudonné Minlama Mintogo : « Le pays va mal, nous le savions depuis le président Omar Bongo en 2007, quand il avait dit que son intime conviction est que « le Gabon mérite mieux » et que « si chaque franc prévu pour la route était réellement investi dans la route, nous aurions eu le meilleur réseau routier d’Afrique. Ainsi de suite pour l’éducation, le logement, la santé… Mais est ce que cela a changé ? Au contraire, au fil des années la situation ne fait que s’empirer. Et Ali Bongo a hérité d’un pays malade, il a voulu faire une voiture de course.
D’où en dehors de la crise économique et politique, il était important de discuter sur la question de la crise sociale. Pour cela j’avais demandé qu’on mette en place une commission vérité et réconciliation pour panser les plaies. Pour qu’on sache qui a fait quoi dans le domaine économique, dans le domaine social, dans le domaine politique. Je crois qu’il va falloir regarder tout ça et redéfinir les nouveaux axes sur lesquels nous devons bâtir un nouveau Gabon. C’est-à-dire créer la diversification véritable de notre économie, mettre en place toutes les recommandations issues du dialogue d’Angondje, enfin panser les plaies ouvertes depuis 1993 à aujourd’hui et réconcilier les Gsabonais entre eux. Cela apportera une réponse globale aux maux qui minent les Gabonaises et Gabonais ».
MICA : L’opposant Jean Ping, arrivé deuxième au dernier scrutin présidentiel, continue de se réclamer le président élu du Gabon. Il vient même de prononcer un message à la nation en tant que tel. Comment percevez-vous cette détermination, alors que l’Union africaine a refusé de prendre son mémorandum au 5e sommet Union africaine-Union européenne ?
Dieudonné Minlama Mintogo : « Je n’aime pas parler des autres. Je pense que quand on joue un match, on accepte tout ce que l’arbitre va décider, car il est le seul maître du terrain. Donc je pense qu’Ali Bongo a été déclaré élu par la Cour constitutionnelle. Donc à partir de ce moment, acceptons le et évitons de perdre du temps au pays. Mettons nous au travail, préparons nous pour les législatives qui, elles aussi sont des élections de grand intérêt. Sauf que beaucoup de Gabonais sont malheureusement pris en otages dans ce rêve. Et pourtant le scrutin de 2016 est bel et bien terminé ».
Propos recueillis par Nathan MOORE