Le leader de l’opposition gabonaise, Jean Ping, le président de l’Union nationale (UN), Zacharie Myboto et le président de l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE), Didjob Divungi Di Ding, voulaient remettre un mémorandum à l’Union africaine, à l’occasion du sommet Union Africaine-Union Européenne à Abidjan en Côte d’Ivoire. Le mémorandum était destiné à attirer l’attention de la communauté internationale sur la crise politique au Gabon. Ils ont essuyé une fin de non-recevoir de la commission de l’Union africaine.
Le leader de l’opposition gabonaise, Jean Ping, le président de l’Union nationale (UN), Zacharie Myboto et le président de l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE), Didjob Divungi Di Ding, voulaient remettre un mémorandum à l’Union africaine, à l’occasion du sommet Union Africaine-Union Européenne à Abidjan en Côte d’Ivoire. Le mémorandum était destiné à attirer l’attention de la communauté internationale sur la crise politique au Gabon. Ils ont essuyé une fin de non-recevoir de la commission de l’Union africaine.
Un échec ou presque ! C’est ainsi qu’il convient de qualifier le séjour ivoirien, (du 22 au 25 novembre dernier), de la délégation conduite par Jean Ping. Et pour cause, les objectifs escomptés de cette mission n’ont pas, pour ainsi dire, été atteints. Au départ de Libreville, le principal rival d’Ali Bongo et les siens voulaient faire figurer la crise post-présidentielle du Gabon au menu de la rencontre d’Abidjan, largement dominée par la vente des migrants en Libye.
Si les représentants de l’Union européenne présents au pays des Eléphants ont accusé réception dudit mémorandum, tel n’a pas été le cas de ceux de la Commission de l’Union africaine. L’organisation continentale africaine, visiblement, ne semble pas se préoccuper outre-mesure par la crise gabonaise. Du moins, celle-ci ne constitue pas une urgence pour la commission de l’Union africaine, qui a refusé de prendre en compte, les préoccupations soulevées par Jean Ping.
Camp Ping : le regret«Apres avoir consulté la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), ses représentants n’ont pas souhaité recevoir le mémorandum que la délégation devait leur remettre, à l’adresse des Chefs d’Etat», a déploré la Coalition pour la nouvelle république soutenant Jean Ping.
Un refus prévisible ! En juillet dernier, la même commission de l’Union africaine avait refusé d’inscrire la crise postélectorale gabonaise à l’ordre du jour de ce sommet. Pour sa part, l’Union européenne à la suite de la résolution du parlement européen du 14 septembre 2017, souhaitait plutôt que la question figure sur la table des discussions des Chefs d’Etat.
La communauté internationale divisée
Des positions tranchées qui montrent la division de la communauté internationale sur ce dossier : d’un côté, l’Union européenne à travers son parlement européen, cherche à punir le régime d’Ali Bongo suite aux violences postélectorales d’août 2016 ; de l’autre, l’Union africaine semble passer à autre chose, actant le fait accompli. Ces divergences font le bonheur d’Ali Bongo, conscient qu’avec le temps, la présidentielle 2016 est en passe d’être rangée aux oubliettes. Normal, le Chef de l’Etat gabonais dispose de tous les leviers pour rester le maître du jeu à Libreville.Pour le pouvoir, le message est clair : l’élection présidentielle est finie et il faut tourner la page. Le Dialogue politique tenu entre mars et avril dernier semble avoir clos le débat relatif à la crise postélectorale. Et le projet de révision en cours de la constitution sera certainement le dernier acte d’une crise, qui est en train de passer sous l’ombre des radars d’une communauté internationale divisée.
Yannick Franz IGOHO