« C’est une certitude et nous allons entrer au palais », insiste Jean Ping. L’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle de 2016 l’a réitéré dernièrement au cours d’une causerie à la permanence politique du sénateur Jean Eyeghe Ndong, son allié.
« C’est une certitude et nous allons entrer au palais », insiste Jean Ping. L’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle de 2016 l’a réitéré dernièrement au cours d’une causerie à la permanence politique du sénateur Jean Eyeghe Ndong, son allié.
Pour Jean Ping, insister sur le départ du pouvoir d’Ali Bongo, ce n’est pas faire preuve d’illusion. Il s’agit plutôt d’une certitude, car l’opposant est convaincu de prendre le pouvoir d’ici à 2018. L’homme qui se pose en prophète capable de lire les signes du temps, affirme que tout ce qu’Ali Bongo fait c’est « de la bougeotte, de la gesticulation ». « Je suis le seul à écouter les sons de cloches », se vante le rival de Bongo. Lequel fixe même une date buttoir pour le départ de son adversaire du pouvoir. « On va finir avec toutes les voies légales et non violentes, si ça ne donne rien d’ici janvier vous verrez », a déclaré l’ancien Président de l’Union africaine. Occasion de plus pour Jean Ping de réaffirmer et de rassurer ses militants de la pertinence de son combat qui portera bientôt ses fruits.
Appel à la mobilisation des partisans Mais l’ancien président de la commission de l’Union africaine est convaincu que seul, il lui sera difficile de remporter une telle bataille. Il lui faut donc l’aide de ses partisans. C’est pourquoi les a-t-il appelés à la désobéissance civile jusqu’à la victoire finale, celle de la vérité des urnes. « Si vous ne faites rien, vous n’aurez rien ! Il faut donc que vous puissiez manifester, à l’exemple des manifestations initiées dans les rues de France, d’Europe et d’Amérique, depuis plus d’un an par la diaspora, afin de chasser l’imposteur du pouvoir. C’est désolant que les gabonais ne veulent pas défendre leur pays comme l’ont fait d’autres pays africains comme le Togo, le Burkina Faso et le Zimbabwe il n’y a pas longtemps», a insisté Jean Ping.
Un plan B pour prendre le pouvoir
« Un vieux discours » ! C’est la raillerie qui lui est souvent faite par ceux qui ne croient plus du tout à la force de son fameux «Plan B» pour prendre le pouvoir. L’opposant n’a cessé de répéter, depuis le terme de la dernière élection présidentielle, qu’il prendra bientôt le pouvoir, sans toutefois y parvenir. Jean Ping encore en campagne présidentielle avait promis à ses partisans qu’il ferait exécuter son «Plan B», c’est-à-dire son carnet d’adresses au cas où Ali Bongo refusait de partir. Depuis, d’ultimatum en ultimatum, Ali Bongo est toujours là, voyageant et s’affirmant partout comme le président en poste au Gabon. Et plus le temps passe sans aucun résultat, moins la promesse de l’opposant de prendre le pouvoir séduit dans les rangs de ses partisans au plus fort de la contestation post-électorale.
La communauté internationale, comme prise de lassitude et de résignation, semble avoir passé l’éponge sur le dossier gabonais, même si de temps en temps, les députés européens tempêtent un peu en incriminant le régime de Bongo. Jean Ping a fait l’amère expérience de cette indifférence notoire à son combat, lorsque l’Union africaine a refusé de prendre son mémorandum sur la crise gabonaise au 5e sommet Union africaine-Union européenne à Abidjan en Côte d’Ivoire. Un revers témoignant d’un agacement de l’organisation continentale qui estime, elle aussi, que le scrutin présidentiel est désormais derrière comme le martèle souvent le pouvoir.
Raïssa MOUBECKA