Troubles dans les conseils provinciaux. Le PDG en plein remue-ménage

Le Parti démocratique gabonais (PDG), qui organise depuis fin octobre dernier des conseils provinciaux en prélude au congrès de décembre prochain, semble désormais devant une épreuve difficile sur la route de sa rénovation. La désignation des responsables du parti par vote des militants est boudée en sourdine, parfois même ouvertement, par certains apparatchiks, habitués au mode de nomination par consensus qui a toujours prévalu jusqu’ici. Ce qui donne lieu à des tensions et déchirements entre militants, s’accusant mutuellement de « fraudes électorales et achats de consciences ».

Le Parti démocratique gabonais (PDG), qui organise depuis fin octobre dernier des conseils provinciaux en prélude au congrès de décembre prochain, semble désormais devant une épreuve difficile sur la route de sa rénovation. La désignation des responsables du parti par vote des militants est boudée en sourdine, parfois même ouvertement, par certains apparatchiks, habitués au mode de nomination par consensus qui a toujours prévalu jusqu’ici. Ce qui donne lieu à des tensions et déchirements entre militants, s’accusant mutuellement de « fraudes électorales et achats de consciences ».

«Revitalisation» et «régénération». Ce sont les deux refrains que la hiérarchie du PDG a décidé d’inscrire au menu des conseils provinciaux qui se tiennent depuis quelque temps. Alors que le parti au pouvoir est partout décrié par ses alliés de la majorité présidentielle, mais aussi par l’opposition conciliante, qui appellent tous à sa dissolution pour mauvaise gestion du pays, Ali Bongo Ondimba, son président, et Eric Dodo Bouguendza, son secrétaire général, ont décidé de sauver les meubles. Il faut mettre le Parti démocratique gabonais sur les rails de la rénovation. Et cela ne peut passer que par une politique de revitalisation et de régénération. Revitalisation pour redonner vie à un parti cloué au pilori comme le mal absolu du Gabon. Pour y arriver, il faut permettre l’avènement de nouvelles énergies à toutes les instances du parti, afin de lui donner un souffle nouveau, la régénération. Un tel scénario n’est possible que par l’organisation d’élections dans chaque chef-lieu de province. Ces élections sont un moyen pour donner plus de crédibilité aux responsables politiques du parti. Mais elles permettent aussi, selon les termes utilisés par le secrétaire du PDG, de casser le « titre foncier » de certains vieux routiers, qui  s’accrochent à leurs postes.

La force des vieilles habitudes

Au-delà du discours novateur de Dodo Bouguendza, il est difficile d’imaginer une régénération notable du PDG, à l’issue de ces conseils provinciaux ou même du congrès de décembre. Le parti tenant les rênes du pays depuis une cinquantaine d’années a connu deux phases d’évolution, tout en restant quelque peu réfractaire au fonctionnement démocratique des partis politiques.

En effet, créé le 12 mars 1968 par feu le président Omar Bongo Ondimba, le PDG, au plus fort du monopartisme, fonctionnera comme un parti-Etat où les cadres de l’administration du pays sont avant tout ceux issus de ses rangs. Conçu par son fondateur comme le creuset de l’unité nationale, le parti démocratique gabonais aura su habilement se confondre avec la gouvernance publique du Gabon durant des décennies. 

Il faudra attendre le début des années 1990, moment charnière dans le bouillonnement démocratique du continent, pour voir émerger en son sein, un courant dit « Les rénovateurs ». Essentiellement mené par des jeunes cadres proches d’Omar Bongo, dont les plus connus sont son fils Ali Bongo et feu André Mba Obame, ce mouvement se voulant plus démocratique. Il sera vite combattu et court-circuité par les caciques du parti réputés proches, eux aussi d’Omar. 

Le même combat pour la démocratie interne du parti a été repris par un groupe de députés PDG à l’Assemblée nationale en 2016. Opposés à la candidature naturelle d’Ali Bongo, ces députés avaient réclamé l’organisation d’une primaire pour désigner le candidat du PDG à l’élection présidentielle de l’année dernière. Ils ont été très vite exclus  du parti par une décision signée d’Ali Bongo. 

Dans ce cas, la bonne volonté du directoire du PDG de revitaliser et régénérer le parti, risque, là aussi, de se heurter aux oppositions de plus en plus manifestes de certains cadres du parti, qui voient déjà leurs privilèges menacés. La peau neuve du PDG tant annoncée devra faire face aux vieilles habitudes longtemps entretenues.

 

Yannick Franz IGOHO 

 

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