La « démocratie directe » fait craquer le PDG

Les conseils provinciaux du parti démocratique gabonais (PDG) qui se tiennent depuis quelques semaines n’augurent rien de prometteur pour le prochain congrès du PDG en décembre prochain. Beaucoup craignent une probable implosion du parti au pouvoir qui cède déjà sous le poids des troubles ayant entaché la tenue desdits conseils provinciaux. C’est l’exemple des provinces de l’Ogooué Ivindo, de la Nyanaga et de la Ngounié où les élections des membres du bureau politique, du conseil national ont été reportées pour cause de désaccord majeur sur le mode de leur désignation.

Les conseils provinciaux du parti démocratique gabonais (PDG) qui se tiennent depuis quelques semaines n’augurent rien de prometteur pour le prochain congrès du PDG en décembre prochain. Beaucoup craignent une probable implosion du parti au pouvoir qui cède déjà sous le poids des troubles ayant entaché la tenue desdits conseils provinciaux. C’est l’exemple des provinces de l’Ogooué Ivindo, de la Nyanaga et de la Ngounié où les élections des membres du bureau politique, du conseil national ont été reportées pour cause de désaccord majeur sur le mode de leur désignation. 

Des camarades militants qui s’insultent en s’accusant de tricheries, de magouilles, des mises en garde… Tel est le climat qui a prévalu  lors des conseils provinciaux du parti démocratique gabonais en prélude au congrès du PDG, qui se tiendra le mois prochain. Si dans certaines provinces comme le Woleu Ntem au Nord, et l’Estuaire, ces conseils ont pu se tenir dans un calme apparent, dans les provinces de la Nyanga, de la Ngounié et de l’Ogooué Ivindo, c’est plutôt la bérézina.

Une ambiance surchauffée qui a déjà conduit au report de l’élection des membres du bureau politique, du conseil national du parti et du comité central dans la Nyanga et la Ngounié. En cause, le mode de désignation même de ses membres. Le Secrétaire général du parti, Eric Dodo Bouguendza, lui privilégie l’élection de ces derniers par la base des militants. « Au même titre que le président se soumet aux choix de nos compatriotes, les responsables de notre parti se soumettent au choix de la base », a clarifié Dodo Bouguendza lors de son discours d’ouverture des travaux début novembre dernier à Makokou, capitale provinciale de l’Ogooué Ivindo (Nord-Est du Gabon). La décision selon le Secrétaire général du PDG, vient d’Ali Bongo, décidé à voir les responsables de son parti être choisis par les militants pour plus de légitimité. Certains députés tremblent déjà à l’idée d’être soumis au vote interne de leurs candidatures puisque Dodo Bouguendza a déjà indiqué qu’elle sera aussi appliquée pour les candidats aux législatives.

Décision inadmissible

La décision du secrétariat du parti démocratique gabonais ne passe pas pour les membres des conseils provinciaux qui, eux, ont fait valoir la note d’orientation concernant la composition des délégations du conseil provincial. La note stipule que « les membres du comité central sont élus sur une liste de 40 par fédération ». Pour montrer leur détermination à en découdre avec Eric Dodo Bouguendza, ils ont décidé de s’en remettre aux plus hautes instances du parti. Ils souhaitaient que cette désignation se fasse par consensus comme cela a toujours été le cas. En clair, c’est l’arbitrage d’Ali Bongo qui est sollicité en tant que président du PDG. Une décision qui a d’ailleurs valu au secrétaire provincial de l’Ogooué Ivindo, Faustin Bounda, une suspension pour «indiscipline notoire», le 7 novembre dernier. Dodo Bouguendza lui même a déjà mis en garde contre « le titre foncier » de certains responsables voulant à tout prix s’arc-bouter à leurs postes.

Quid du congrès de décembre ?

Un congrès de tous les dangers. En tout cas c’est bien ce que craignent de nombreux responsables du parti, alors que les conseils provinciaux ont déjà commencé à ébranler un parti allant de crise en crise. Mais la question qui reste pour l’heure suspendue est celle de savoir si Ali Bongo, qui conditionne les candidatures et le choix des responsables du parti au vote de la base, va-t-il lui-même se plier à cette même règle en 2023. Pour y arriver, il faudrait que le congrès de décembre débouche sur une modification des statuts du parti pour faire sauter le verrou du «candidat naturel» à la présidentielle. Ce qui sous-entend que le président sortant devrait se confronter aux autres concurrents à l’intérieur du parti pour le fauteuil présidentiel. Un tel scénario qui pourrait conduire à l’éclatement du PDG est improbable. C’est un parti désormais au bord de l’implosion.

Emmanuela MAKEGHELE

 

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