Le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Eric Dodo Bounguendza, a mis en place, en octobre, des conseils provinciaux qui ont pour vocation de travailler à la régénération et la revitalisation du parti. Objectif : préparer le congrès extraordinaire du PDG qui se tiendra en décembre prochain. La rédaction de Mica Gabon a interrogé Jugglah Essono, membre du bureau de l’Union des Jeunes du Parti Démocratique Gabonais (UJPDG), nommé secrétaire dans la province de l’Ogooué Ivindo par le président du parti depuis le congrès de 2013. Son rôle est de coordonner et de mettre en œuvre les activités du parti dans cette province.
Le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Eric Dodo Bounguendza, a mis en place, en octobre, des conseils provinciaux qui ont pour vocation de travailler à la régénération et la revitalisation du parti. Objectif : préparer le congrès extraordinaire du PDG qui se tiendra en décembre prochain. La rédaction de Mica Gabon a interrogé Jugglah Essono, membre du bureau de l’Union des Jeunes du Parti Démocratique Gabonais (UJPDG), nommé secrétaire dans la province de l’Ogooué Ivindo par le président du parti depuis le congrès de 2013. Son rôle est de coordonner et de mettre en œuvre les activités du parti dans cette province.
Mica : Comment se porte le PDG aujourd’hui après la vague de démissions de ses hiérarques qui l’a secoué depuis l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba ?
Jugglah Essone : Pour la vivacité d’un parti, il faut bien qu’il y ait des mouvements, c’est-à-dire des entrées tout comme des sorties de ses membres. Tout parti est régi par des lois et statuts qui sous-tendent ce phénomène et l’article 20 des statuts du parti est clair là-dessus : « la démission est l’acte unilatéral par lequel le militant manifeste de façon claire et non équivoque, sa volonté de quitter le parti ». En effet, chaque adhérent ou membre a la latitude de rompre avec son engagement au temps voulu et convenu selon ses propres convictions. Cependant, en vue de resserrer nos rangs, une campagne de réinscriptions et d’adhésions a été lancée par le parti, et actuellement nous observons une montée significative des adhésions. Cela montre que les partants sont automatiquement remplacés par les arrivants. Le PDG tient bon et ne mourra pas, car, en tant que jeunes, nous sommes la force d’avant-garde de ce parti, son fer de lance. Les partants s’en vont avec leur part d’héritage. Ayant appris à leurs côtés, nous allons essayer de faire progresser les choses en leur absence.
L’an prochain nous célébrerons le cinquantenaire du PDG, ce sera une aubaine pour nous, les jeunes, de se remémorer la vision du grand camarade, feu Omar Bongo Ondimba. Une vision qui a été reprise, peut être avec quelques ajustements, par le distingué camarade Président Ali Bongo Ondimba. Enfin, le PDG se porte bien et n’a pas été fragilisé par les démissions.
Mica : Nous ne parlons pas des départs anodins, mais des démissions des anciens barons du PDG, qui ont sans doute participé à la construction du parti ?
Jugglah Essone : Nous sommes conscients que ces départs n’ont guère été anodins, mais que voulez-vous ? Le monde est fait ainsi, toujours en pleine mutation et régénération. Ils ont décidé délibérément d’aller faire fortune ailleurs, et nous voyons ce qu’ils sont devenus hors du PDG. Nous leur souhaitons bon vent, au-delà de tout, ce sont nos parents, nos ainés…. Ils sont partis et d’autres sont arrivés. Nous faisons avec l’existant.
Le PDG ne changera pas de nom
Mica : Nous assistons actuellement à des conseils provinciaux, en vue du congrès de décembre prochain. Dans le même temps, plusieurs voix s’élèvent pour demander la dissolution du PDG. Peut-on s’attendre à un changement de dénomination du parti au sortir du congrès ?
Jugglah Essone : Tout d’abord, la thématique des conseils provinciaux s’articule autour de la régénération et revitalisation du parti. C’est une manière digne de mettre à plat l’existant afin de naitre de nouveau, tel un phœnix de ses cendres. L’idée de changer de nom n’est pas envisageable. Le PDG est une entité morale et le nom en soit ne cause aucun problème. D’ailleurs, lors de son passage dans la province de l’Ogooué Ivindo, le camarade secrétaire général du PDG, Eric Dodo Boungendza, a rappelé que le camarade président Ali Bongo Ondimba était farouchement opposé à cette idée de changer la dénomination du parti. En ce qui me concerne particulièrement j’épouse cette vision en tant que militant discipliné. Le PDG ne changera pas de nom et ne mourra pas.
Mica : A l’ occasion de la célébration des huit ans d’Ali Bongo au pouvoir, le 16 octobre dernier, Guy Christian Mavioga, porte-parole de la majorité républicaine pour l’émergence a appelé ce dernier à créer son propre parti, car, selon lui, le PDG est devenu le principal danger du Gabon. De même que l’ancien vice premier ministre, Bruno Ben Moubamba, demande la dissolution du PDG, « qui doit par ailleurs demander pardon au peuple gabonais pour tout le retard accusé dans le développement du pays » ?
Jugglah Essone : J’en rigole sincèrement, parce que ces deux leaders ont suffisamment de problèmes à régler dans leurs propres partis. Je leur conseillerai d’abord de les résoudre avant de s’attaquer au PDG qui est une entité libre et autonome ayant des hiérarques et militants de base qui l’animent et peuvent décider de son sort. Par ailleurs, le Secrétaire National, porte-parole du parti, la camarade Clémence Mezui, lors de son point de presse, s’était penchée sur les propos de Guy Christian Mavioga qu’elle qualifie d’irrévérencieux et moi personnellement je partage le point de vue de mon parti. Il faut sans doute le préciser, Monsieur Mavioga fait partie de la coalition des partis de la Majorité Sociale et Républicaine pour l’Emergence. Par ricochet, il appartient en quelque sorte au groupe PDG, et de ce fait, il devrait être solidaire de ses partenaires politiques, au lieu de s’insurger contre. A mon humble avis, ce monsieur a failli à sa tâche et j’en suis désolé.
S’agissant de Bruno Ben Moubamba, je tiens tout d’abord à le féliciter pour le palmarès accompli lors de ses sprints. Nous l’avons vu courir dans toutes les villes du Gabon, c’est bien pour la santé. En revanche, nous pensons qu’il peut mieux faire pour le pays. Il gagnerait à vivifier et revitaliser son propre parti qui souffre d’un manque de repère, au lieu de plagier l’UPG. La nouvelle génération que nous sommes, devrions être créatifs, inventifs et venant de lui nous ne voyons rien.
Mica : Au PDG, le Président du parti est le candidat naturel à l’élection présidentielle. Ce verrouillage est décrié même au sein du parti. Peut-on s’attendre qu’à l’issue du prochain congrès, le parti organise des élections primaires afin de donner la possibilité à tous les militants de prétendre occuper cette fonction ?
Jugglah Essone : Ali Bongo est le Président de notre parti. Les statuts sont clairs en leur article 29 qui stipule que : « le Président de la République est de plein droit, le président du parti…Le Président du Parti est l’unique Candidat du Parti à l’élection du Président de la République. Il est investi au cours d’un congrès convoqué à cet effet ». En l’état actuel, nous ne pensons pas voir Ali Bongo Ondimba quitter la tête de notre parti, ni celle du Gabon. A moins qu’il décide de lui-même de s’effacer et de laisser libre son fauteuil. Ce n’est qu’à cet instant qu’il serait envisageable de penser à l’organisation des élections en interne.
Propos recueillis par KOMBA KOMBA