Il veut la peau du parti au pouvoir. Ben Moubamba esseulé dans sa grève de la faim

Opposé au projet de révision constitutionnelle, et à la politique gouvernementale actuelle, l’ancien ministre de l’Habitat, Bruno Ben Moubamba, a opté pour la grève la faim depuis le 1er novembre dernier. Seul moyen, selon lui, d’obtenir la dissolution du parti démocratique gabonais (PDG), considéré comme le vrai mal du Gabon. Mais l’opposant semble bien seul dans sa démarche.

Opposé au projet de révision constitutionnelle, et à la politique  gouvernementale actuelle, l’ancien ministre de l’Habitat, Bruno Ben Moubamba, a opté pour la grève la faim depuis le 1er novembre dernier. Seul moyen, selon lui, d’obtenir la dissolution du parti démocratique gabonais (PDG), considéré comme le vrai mal du Gabon. Mais l’opposant semble bien seul dans sa démarche.

« Il faut résister, y compris par le grève de la faim(…) Je suis déterminé  par les moyens de la non violence à pousser ce pays au changement et au renouveau. Ce n’est pas normal qu’un minuscule groupe d’amis  ayant participé au dialogue nationale d’Angondjé, puisse décider de modifier la constitution sans consulter les forces vives de la nation ». La déclaration est du président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), Bruno Ben Moubamba, qui appelle le PDG à demander publiquement pardon au Gabonais pour avoir mal géré le pays pendant plus de quatre décennies. Moubamba demande même à Ali Bongo de dissoudre son parti, obstacle numéro un à sa politique de gouvernement. « Je demande solennellement au chef de l’Etat de tirer les conclusions de l’échec du PDG, ce parti doit être démantelé. Et nous devons aller vers la réconciliation nationale, avec toutes les forces vives de la nation ». L’endettement du pays, le chômage aggravé des jeunes,  la crise politique, économique et sociale, sont autant de maux que Moubamba impute au parti au pouvoir qu’il qualifie de parti-Etat. Des maux qui ne sont rien d’autres que la conséquence directe d’une mauvaise gouvernance du pays par un PDG qui n’a fait que « s’en mettre plein les poches », alors que la pauvreté à grande échelle étrangle chaque jour des populations impuissantes dans un Gabon immensément riche.   

Au secours, la communauté internationale !

 « J’adresserai une lettre ouverte à Macron, à Trump, et aux dirigeants européens pour leur demander d’user du rang qui est le leur pour favoriser l’émergence d’un nouvel espoir pour les jeunes Africains, qui n’ont plus d’espoir. Ils n’ont plus aucun espoir parce qu’il n’y a plus aucune possibilité de se développer en Afrique ». Cette invite de la communauté internationale n’est pas anodine. 

C’est une façon pour le président de l’ACR de communiquer sur son combat et de sortir des oubliettes. Selon Moubamba, l’Occident doit donc faire  pression sur les autorités gabonaises, afin qu’elles cèdent à sa demande. L’ancien candidat à la présidentielle d’août 2016, a certainement pris la mesure de l’indifférence notoire des populations, mais surtout des autres responsables politiques au sujet de ses actions.

Dans l’oreille d’un sourd

Le désormais habitué des grèves de la faim est conscient que ni Ali Bongo ni son parti, le PDG, ne satisferont jamais sa demande. Au contraire, ils s’en moquent, puisque l’opposant modéré est raillé de toutes parts comme un errant politique, amateur des coups d’éclats. Sa première grève de la faim, en 2009, pour demander la suspension du processus électoral n’avait pas abouti. Au fond, comme un autre opposant modéré, Gérard Ella Nguema, demandant à Ali Bongo le renvoi pur et simple de son entourage, Moubamba, débarqué du gouvernement Issoze-Ngondet, cherche à être repêché par le président de la république. D’où ces fleurs lancées à chaque sortie à Ali Bongo Ondimba. Il ne cesse de le présenter comme l’otage de son entourage aveuglé par l’argent. Ce qui fait dire à certains que l’ancien ministre serait un opposant fabriqué de toutes pièces par le régime lui-même pour se donner un semblant de critique. D’autant plus  qu’en prenant part au dialogue politique, Bruno Ben Moubamba, alors ministre, n’avait jamais critiqué cette réforme constitutionnelle qu’il pourfend aujourd’hui. 

 

Raïssa MOUBECKA

 

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