Le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères répond ainsi au patron de la France insoumise, Jean Luc Mélenchon. Dans une question écrite à Jean-Yves Le Drian, le député des Bouches-du-Rhône avait demandé de clarifier la position de la France sur la crise post-électorale au Gabon.
Le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères répond ainsi au patron de la France insoumise, Jean Luc Mélenchon. Dans une question écrite à Jean-Yves Le Drian, le député des Bouches-du-Rhône avait demandé de clarifier la position de la France sur la crise post-électorale au Gabon.
« La France continue de suivre avec attention la situation au Gabon, en particulier s’agissant du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, qui est une composante essentielle de la démocratie. C’est le message que la France porte dans le cadre de son dialogue avec les autorités gabonaises, à titre bilatéral ou dans le cadre européen », a signifié Jean-Yves Le Drian dans sa réponse écrite à Jean Luc Mélenchon.
Le ministre des affaires étrangères rappelle que la France participe, avec les autres pays membres de l’Union européenne au dialogue politique intensifié débuté en octobre dernier avec les autorités gabonaises. Mais elle appuie aussi les efforts de médiation des autres partenaires internationaux. « Depuis 2016, la France a inscrit son action dans une démarche de concertation internationale, et a soutenu le travail de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, ainsi que les efforts des Nations-Unies, mais aussi de l’Union africaine en faveur de l’apaisement, afin d’éviter de nouvelles violences dont la population pourrait être la première victime », a encore insisté Le Drian.Le ministre français ajoute que la France soutiendra tous les efforts, y compris même ceux des Gabonais eux-mêmes en faveur de la paix et de la restauration de la cohésion nationale.
La France et son rôle controversé
C’est un rôle toujours critiqué au Gabon. Surtout par l’opposition gabonaise regroupée autour du principal rival d’Ali Bongo, Jean Ping, qui appelle depuis, l’ancienne puissance colonisatrice à désavouer les autorités en place à Libreville. Rôle critiqué aussi par le pouvoir, fébrile et susceptible devant toute déclaration en sa défaveur venant d’un responsable politique français.
Emmanuel Macron, alors en campagne présidentielle, avait affirmé que l’élection d’Ali Bongo était entachée de soupçons, et qu’elle justifiait un « jugement circonstancié ». Devenu président de la république française, le locataire de l’Elysée semble avoir pris désormais la mesure de la realpolitik. Le chef de l’Etat français a créé la polémique en août dernier en adressant une lettre de félicitations à Ali Bongo, à l’occasion de la célébration des 57 ans de l’indépendance du Gabon. Le camp du pouvoir avait poussé un ouf de soulagement, saluant une reconnaissance d’Ali Bongo par la France. L’opposition, bien que raillant l’empressement du pouvoir pour une simple lettre de circonstance, avait crié au scandale.
Autre signe de rapprochement supposé, la poignée de main entre Ali Bongo et Emmanuel Macron à la 72e assemblée générale des Nations Unies. Un trophée pour les partisans du régime du Gabon qui avaient très vite inondé les réseaux sociaux de la photo des deux hommes, tandis que l’opposition, elle, a dénoncé une poignée de main quémandée par le président gabonais. Même si la France opte pour une position attentiste, en évitant de frustrer l’un ou l’autre camp, pour celui de Jean Ping, une chose est certaine, l’ancienne puissance coloniale semble avoir déjà pris parti pour Ali Bongo, au nom de ses intérêts au Gabon. C’est du moins l’idée largement partagée à Libreville.
EM