Gérard Ella Nguema est convaincu que la situation morose du Gabon est imputable aux agissements des groupuscules influents autour d’Ali Bongo. Incapables, selon cet ancien candidat à la présidentielle, de répondre aux multiples demandes sociales des populations.
Gérard Ella Nguema est convaincu que la situation morose du Gabon est imputable aux agissements des groupuscules influents autour d’Ali Bongo. Incapables, selon cet ancien candidat à la présidentielle, de répondre aux multiples demandes sociales des populations.
Plus qu’un plaidoyer pour un Gabon développé, c’est un réquisitoire sans concession que Gérard Ella Nguema adresse contre les collaborateurs d’Ali Bongo. « Ces collaborateurs insoucieux, nageant dans l’opulence absolue, au vu et au su des populations paupérisées par leur incapacité à gérer le Gabon. » C’est pourquoi il demande au chef de l’Etat gabonais, de renvoyer « ces groupuscules, qui ne sont, en réalité, que de vrais obstacles à sa politique de l’émergence du Gabon ». « Vous êtes un héritier d’Omar Bongo, vous incarnez l’espoir, alors c’est à vous qu’il appartient de ranimer la flamme. Monsieur le président, si vous ne redéfinissez pas la nation pour que les Gabonais soient heureux, se parlent, s’acceptent et se fassent confiance, alors vous ne protégez pas la République, vous la livrerez toujours aux minorités agissantes en favorisant le clientélisme électoral et les lobbies financiers, donc vous deviendrez prisonniers », interpelle Ella Nguema.
La contribution de toutes les forces vives
Selon lui, la situation actuelle du Gabon commande qu’Ali Bongo ne s’accommode plus de ces collaborateurs qui ont déjà fait montre de leur incapacité dans la gestion de la chose publique. Elle exige un toilettage complet de l’écurie politique gouvernante, afin que d’autres forces dotées d’intelligence et de talent soient valorisées pour le bien de la communauté gabonaise. « N’est-il pas temps, au regard de la situation désastreuse de notre économie ainsi que de la fracture sociale qui ne cesse de s’accentuer, de mettre toutes les forces vives de la nation à contribution afin de relever le pays ? », s’interroge encore Ella Nguema.
Un appel du pied
La déclaration d’Ella Nguema ne va pas sans arrière-pensées. Surtout lorsqu’on scrute de près la démarche de cet opposant, depuis le dernier scrutin présidentiel. Sorti de l’Union nationale de Zacharie Myboto, il a créé sa propre branche Union nationale tendance AMO (feu André Mba Obame). Après l’élection où il n’a récolté que 0,16% de voix, il n’a pas hésité, comme tous les autres petits candidats malheureux, à féliciter Ali Bongo pour sa réélection contestée par Jean Ping. Ce qui lui a valu le qualificatif d’ «opposant modéré», notamment lorsqu’il a pris part au dialogue politique organisé par le pouvoir à Angondje en mars dernier. N’ayant pas été retenu dans la liste du gouvernement d’ouverture du 21 août dernier, comme le prévoyait les recommandations de ce tour de table, il a dénoncé « un gouvernement de clans, contraire à l’esprit d’une république qu’est le Gabon ». Difficile de ne pas voir dans cette sortie d’Ella Nguema, une revendication politique sous-jacente. Lui qui, comme tous les autres recalés de l’équipe Issoze-Ngondet, a menacé de remettre en cause, les résolutions d’Angondje, « si Ali et certains opposants complices continuent à promouvoir les familles au détriment du mérite ».
Emmanuela MAKEGHELE