Ce sont au total trente (30) partis politiques de l’opposition dite modérée sur les cinquante quatre (54) ayant pris part au dialogue politique d’Ali Bongo Ondimba, entre mars et mai dernier, qui revendiquent leur part du gâteau dans ce nouveau gouvernement dit d’ouverture. Ils ont fait savoir leur mécontentement le 25 août dernier, quatre jours seulement après le remaniement gouvernemental issu des négociations d’Angondje.
Ce sont au total trente (30) partis politiques de l’opposition dite modérée sur les cinquante quatre (54) ayant pris part au dialogue politique d’Ali Bongo Ondimba, entre mars et mai dernier, qui revendiquent leur part du gâteau dans ce nouveau gouvernement dit d’ouverture. Ils ont fait savoir leur mécontentement le 25 août dernier, quatre jours seulement après le remaniement gouvernemental issu des négociations d’Angondje.
«Nous avions participé activement à la tenue du dialogue d’Angondje. Il est donc insultant de voir que nous sommes écartés de cette équipe, alors que nous savons tout ce qui a été fait. Nous sommes les moteurs des accords d’Angondje. C’est inadmissible que nous ne soyons point pris en considération ». C’est le Porte-parole de la coalition des partis de l’opposition modérée au dialogue politique, Gérard Ella Nguema, qui l’a dit dans une déclaration commune, à l’issue d’une réunion d’évaluation du « processus enclenché pour garantir l’application intégrale des actes contenus dans le protocole d’accord » de ce tour de table d’Angondje.
Histoire de familles
Pour ces oubliés, l’ouverture faite par le pouvoir à l’opposition ne concerne uniquement que « les ascendants et les descendants de quelques leaders issus de l’opposition triés sur le volet ». Allusion faite explicitement aux familles Maganga Moussavou, le leader du parti social démocrate (PSD), bombardé vice-président de la République alors que son fils, Biendi Maganga Moussavou, lui, a été reconduit au ministère des Petites et moyennes entreprises ; et le père Séraphin Ndaot Rembongo, Chef du parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS), maintenu au poste de président du conseil national de la démocratie (CND) tandis que sa fille, Carmen Ndaot, jusque-là inconnue de la scène politique, a été nommée au ministère du Travail. Mais il n’y a pas que les nominations de l’opposition qui font débat. Même du côté du pouvoir, certains ne comprennent pas pourquoi il n’y a que les mêmes noms de fils ou filles à papa qui reviennent à chaque composition d’une nouvelle équipe gouvernementale. C’est le cas notamment de Guy Maixent Mamiaka, le fils d’un ancien général à la retraite qui, après avoir fait le tour d’un certain nombre de ministères, a été maintenu, cette fois comme ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des affaires foncières et du domaine public. Même traitement pour Madeleine Berre, fille d’une ancienne présidente du Sénat, feue Rose Francine Rogombé, qui avait dirigé la transition du pays suite au décès d’Omar Bongo en 2009. Madeleine Berre a été reconduite au ministère de la promotion des Investissements privés, du commerce et de l’industrie.
Violation des accords
Pour la coalition des oubliés, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un regroupement de familles et non d’un gouvernement ouvert à l’opposition. Ils ne reconnaissent donc pas la légitimité des opposants qui ont été nommés dans ce deuxième gouvernement d’Emmanuel Issoze-Ngondet, qu’ils dénoncent comme une violation manifeste des accords obtenus au terme des pourparlers organisés par Ali Bongo. En conséquence, la «coalition des oubliés» décide de ne plus participer aux travaux du Conseil national de la démocratie, et suspend toute activité avec le gouvernement duquel elle « exige de mettre en application, les accords du dialogue politique d’Angondjé » dans les plus brefs délais.
Voilà une revendication qui pourrait bien donner raison à ceux de l’opposition radicale incarnée par Jean Ping, qui avaient rejeté toute participation aux discussions avec le pouvoir d’Ali Bongo, en n’y voyant rien d’autre qu’une foire de distribution de postes entre les différents participants. Ils doivent désormais rire aux éclats.
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