En réaction aux multiples attaques du camp Ping, une escouade de ministres a décidé de prendre la défense du président Ali Bongo Ondimba. Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Faustin Boukoubi, a dénoncé la démarche de « ces faux amis » accusés de prendre en otage Ali Bongo. Peu soutenu, il a donné sa démission le 14 août dernier.
En réaction aux multiples attaques du camp Ping, une escouade de ministres a décidé de prendre la défense du président Ali Bongo Ondimba. Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), Faustin Boukoubi, a dénoncé la démarche de « ces faux amis » accusés de prendre en otage Ali Bongo. Peu soutenu, il a donné sa démission le 14 août dernier.
A l’origine de cette nouvelle affaire au sein d’un parti déjà malmené, on trouve la décision des ministres des Affaires étrangères, Pacôme Moubelet Boubeya, de l’Egalité des chances, Blaise Louembe, de la Communication, Alain Claude Bilié By Nze, le Secrétaire général du gouvernement, Ali Akbar Onanga, l’ancien ministre du travail, Simon Ntoutoum Emane, de défendre la légitimité tant contestée d’Ali Bongo Ondimba.
Réunis au sein du MOGABO, l’ancien Mouvement des amis d’Ali Bongo Ondimba, pourtant dissout en pleine campagne présidentielle de 2016 au profit de Dynamique plurielle, ils disent agir pour rehausser l’image du président de la République, mise à mal par l’opposant Jean Ping, qui lui conteste la légitimité en tant que président du Gabon. Ces actions de secours au président de la République sont loin de faire l’unanimité au sein du PDG.
Boukoubi ; « Un contournement du parti »
Faustin Boukoubi, le secrétaire général du parti au pouvoir, l’a fait savoir clairement à la suite de la première rencontre, le 28 juillet dernier, de ceux qui «prétendent» désormais assurer la défense du président. Il fustige le «contournement» du parti, et qualifie cette démarche de « contreproductive ». Boukoubi accuse enfin les intéressés de travailler pour « eux-mêmes », et déplore sur les antennes de Gabon Télévision: « Ce n’est pas la première fois que des militants s’amusent à contourner le parti officiel. »
Outre celle de Faustin Boukoubi, plusieurs autres voix murmurent dans les rangs du pouvoir pour fustiger l’initiative des anciens et actuels membres du gouvernement que l’on accuse de prendre en otage Ali Bongo.
Les ministres soutenus par le Premier d’entre eux
L’indignation de la hiérarchie du PDG n’aura pas suffi pour ramener les amis d’Ali Bongo à la discipline. Puisque le 3 août dernier, et malgré les accusations de chantage à un Chef de l’Etat déjà en mal de reconnaissance, l’équipe s’est réunie à nouveau à l’hôtel le Radisson. Cette fois, ils ont été rejoints par les ministres de l’économie, Régis Immaungaut, de la promotion des investissements privés, Madeleine Berre, de l’enseignement supérieur, Denise Mekam’ne. Retrouvailles au cours desquelles le MOGABO n’a pas manqué de répondre à Faustin Boukoubi. Pour le ministre des affaires étrangères, Pacôme Moubele Boubeya, ils n’agissent pas au nom d’un parti politique quelconque, mais plutôt de la légitimité de chacun d’eux à parler librement du président.
La légitimité justement, elle leur a été reconnue, puisque le premier ministre, Franck Emmanuel Issoze-Ngondet, comme pour répondre au secrétaire général du PDG, écrit sur sa page facebook que « face à l’âpreté du débat politique actuel, défendre l’image du président de la République est plus qu’une mission pour la majorité ». Il promet même son « soutien aux personnalités qui se sont engagées dans cette voie selon leurs atouts et leurs talents ».
Reste à savoir où Ali Bongo va se placer dans cette guerre qui oppose les siens sur son nom. Le choix semble difficile, puisque, quelle que soit la réponse du Chef de l’Etat, il devra forcément se mettre à dos une partie des militants.
Emmanuela MAKEGHELE