Limitation des mandats présidentiels. L’opposition rate le coche !

C’était l’un des points ayant cristallisé l’attention des participants aux négociations d’Angondje, parce qu’attendu comme une réforme révolutionnaire de la sphère politique gabonaise. Mais l’espoir n’aura été que de courte durée, puisque la réforme majeure espérée n’est pas tombée. Une désillusion pour l’opposition qui a toujours fait de la limitation des mandats présidentiels son cheval de bataille.

C’était l’un des points ayant cristallisé l’attention des participants aux négociations d’Angondje, parce qu’attendu comme une réforme révolutionnaire de la sphère politique gabonaise. Mais  l’espoir n’aura été que de courte durée, puisque la réforme majeure espérée n’est pas tombée. Une désillusion pour l’opposition qui a toujours fait de la limitation des mandats présidentiels son cheval de bataille. 

Un échec! Voilà le sentiment qui se dégage dans les rangs de l’opposition ayant pris part au dialogue politique organisé par Ali Bongo, même si les Chefs de la délégation s’efforcent d’emprunter une mine satisfaite.  Lequel dialogue a été convoqué pour décrisper le climat socio-politique tendu, né de la crise post-électorale d’août dernier, l’objectif étant d’aligner le pays sur la voie de la démocratie. Echec, puisque la limitation des mandats présidentiels longtemps défendue par l’opposition comme gage d’alternance sûre, n’a pas été adoptée par les participants. 

Dans le rapport final qui a été remis à Ali Bongo Ondimba fin mai dernier, il n’est nullement fait mention d’une telle réforme. Omission volontaire ou accord tacite entre majorité et opposition ? Toujours est-il que l’opposition s’est débinée. Surprenant ! Et pour cause, avant l’entame des travaux en commission, la limitation des mandats présidentiels constituait un préalable de l’opposition. Par la suite, ce bord politique a enregistré un sérieux désaccord sur le sujet, notamment entre le camp de René Ndemezo, jouant le contre et celui de Maganga Moussavou (pour), avant qu’au finish, les deux chefs de file se rabibochent et accordent leurs violons. Le tout, au grand bonheur du Parti démocratique Gabonais, le PDG au pouvoir depuis près d’un demi-siècle, qui voyait la réforme d’un mauvais œil. Désormais, il a le sommeil tranquille.

« Au peuple d’en décider » 

Interrogé sur les raisons de leur revirement, René Ndemezo’o Obiang et Pierre-Claver Maganga Moussavou, tous deux co-présidents de l’opposition, s’expliquent. « Vous ne pouvez pas vouloir une chose et son contraire, renforcer la souveraineté d’un peuple et en même temps l’infantiliser en disant on limite ceci. Si le peuple ne veut pas qu’un président le soit pendant deux ou trois mandats, il décidera souverainement de les limiter », dixit Maganga Moussavou. Même chose pour René Ndemezo’o Obiang, pour qui, «il vaut mieux laisser les dispositions de la Constitution dans leurs formulations actuelles, qui disent que le président de la République est élu pour une durée de sept (7) ans, il est rééligible », avant de conclure : « Il appartient au peuple d’en décider… Ce qui est important, c’est la souveraineté du peuple».

Mais au-delà des arguments brandis par les deux représentants de l’opposition, il y a que ce rétropédalage sur la question est incompréhensible pour bon nombre de personnes, désormais convaincues que ce dialogue n’a été qu’une autre messe de trop. Surtout après la conférence nationale de 1990, les Accords de Paris de 1994 et les Accords d’Arambo de 2006. Une succession de tours de table sans lendemain politique véritable, puisque l’élection présidentielle, depuis 1993, date de la première élection «pluraliste», rime toujours avec violences, pillages, destruction de biens et mort d’hommes.  

 

YFI 

 

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