Une coalition d’opposants veut chasser Ali du pouvoir

Plus de six mille Gabonais ont participé au dialogue national pour l’alternance organisé à Libreville du 19 au 22 décembre par l’opposition radicale, regroupée autour de son leader Jean Ping. Pour l’ancien candidat à la présidentielle du 27 août, il n’y a plus d’autre recours possible que celui de la force pour chasser Ali Bongo Ondimba du pouvoir, prêter serment et jeter les bases d’une « Nouvelle République ».

Plus de six mille Gabonais ont participé au dialogue national pour l’alternance organisé à Libreville du 19 au 22 décembre par l’opposition radicale, regroupée autour de son leader Jean Ping. Pour l’ancien candidat à la présidentielle du 27 août, il n’y a plus d’autre recours possible que celui de la force pour chasser Ali Bongo Ondimba du pouvoir, prêter serment et jeter les bases d’une « Nouvelle République ».

Les opposants estiment la participation au « dialogue national pour l’alternance » à plus de six mille personnes. Six mille participants venus d’horizons divers : associations, groupements et partis politiques, organisations de la société civile et personnalités politiques, rassemblés dans une coalition. Durant les quatre jours des travaux, les congressistes ont planché sur les thèmes de «Revendication et affirmation» de la victoire de Jean Ping, notamment en posant des actes de défiance à l’encontre du pouvoir ; la «crise postélectorale» du 31 août dernier, une crise dont le bilan, selon ces opposants, se solderait par plus de deux cents morts.

Les thèmes de la «gouvernance», avec la participation désormais de tous les acteurs (syndicats, confessions religieuses, société civile…) aux réformes de l’Etat, et de «crises sociales» ne sont pas en reste. Bref, il s’agit désormais d’une gestion presque collégiale de l’Etat au détriment de l’arbitraire d’un seul individu, qui impose ses vues aux citoyens, selon la coalition. Ce qui, pour les les participants, a souvent engendré des grèves et autres tensions dans le pays. C’est en gros un dialogue qui jette les bases d’une « Nouvelle République », comme l’a dit Jean Ping dans son allocution de clôture.

Un dialogue qui était devenu une nécessité, selon Alexandre Barro Chambrier, le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), un parti ayant soutenu la candidature de Jean Ping en août dernier. Car le Gabon, a dit Barro, est « malade, malade de ses institutions, malade de sa gouvernance politique, économique et sociale ».

La prise du pouvoir

« La réussite du dialogue national pour l’alternance et les pertinentes conclusions auxquelles vous êtes parvenus ne sont pas une fin en soi, il manque justement le point d’ancrage des actions à mener pour conquérir notre victoire à l’élection présidentielle du 27 août 2016, afin de prendre le pouvoir que le peuple souverain nous a confié », a affirmé Jean Ping, avant de préciser : « le mot d’ordre que tout le monde attendait est désormais clairement décliné ». Pour l’ancien candidat à la présidentielle du 27 août dernier, après avoir épuisé toutes les voies légales de recours, la seule solution adéquate qui vaille dorénavant pour dégager du pouvoir son rival, Ali Bongo Ondimba, reste l’épreuve de force. C’est pourquoi il a promis de prêter serment prochainement pour s’installer au palais du bord de mer.

Inadmissible selon le gouvernement

Comme une réponse du berger à la bergère, la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Répondant aux questions des journalistes lors de sa traditionnelle conférence de presse, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Claude Billie By-Nze, a martelé sans ambages que si Jean Ping franchit la ligne jaune, il sera arrêté. « Si Monsieur Ping cherche la guerre, il faut qu’il sache qu’avant que les autres n’aillent mourir, lui il sera d’abord arrêté », a dit le porte-parole du gouvernement qui n’a pas manqué de préciser qu’Ali Bongo Ondimba est président du Gabon et que cela a été validé par les institutions souveraines du pays.

Quelques jours avant Alain Claude Billie By-Nze, ses collègues de la Défense et de l’Intérieur, Etienne Massard Kabinda Makaga et Lambert Matha, avaient déjà, dans un communiqué conjoint lu sur les antennes de la télévision nationale, mis en garde Jean Ping sur toute action de déstabilisation de sa part. Avec ces déclarations choc du leader de l’opposition, et les tempêtes du gouvernement qui n’entend pas se laisser piétiner, c’est une nouvelle période d’incertitude qui plane désormais sur le Gabon, quatre mois seulement après la violente crise postélectorale qui a secoué le pays dans son ensemble.

Charles Nestor Nkany

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