Les opposants à la candidature de l’actuel Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, qui brigue un second mandat à la présidentielle du 27 août prochain, n’ont pas obtenu gain de cause. Ni la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) ni la Cour constitutionnelle n’ont retenu leurs arguments.
Les opposants à la candidature de l’actuel Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, qui brigue un second mandat à la présidentielle du 27 août prochain, n’ont pas obtenu gain de cause. Ni la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) ni la Cour constitutionnelle n’ont retenu leurs arguments.
C’est un échec pour tous ceux des opposants, qui ont fait de l’invalidation de la candidature d’Ali Bongo Ondimba leur cheval de bataille, en raison de son état civil jugé inauthentique. Certains candidats en ont même fait un préalable à toute participation électorale. Rappelons qu’ils accusent le président en exercice d’être d’origine nigériane et d’avoir été adopté par feu l’ancien président Omar Bongo Ondimba.
La Présidente de la cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, saisie en dernier recours, vient de déclarer qu’Ali Bongo Ondimba sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle prévue pour se tenir le 27 août prochain. Une décision faisant suite à celle déjà rendue par la CENAP, qui a validé le 15 juillet dernier, la candidature contestée de l’actuel Président de la République.
Les arguments
Selon René Aboghe Ella, président de la CENAP, une institution fortement impliquée dans la réception, l’examen et l’acceptation des candidatures, la validation du dossier de l’actuel occupant du palais du bord de mer s’est faite conformément aux réglements et statuts en vigueur au sein de l’institution. Lesquels réglements prévoient le recours au vote des membres du bureau, en l’absence de consensus en séance plénière. C’est donc ce vote qui a permis de trancher sur le dossier d’Ali Bongo Ondimba, le seul qui a suscité le débat sur les 14 candidatures retenues. Vote à l’issue duquel 5 voix contre 3 se sont prononcées en faveur de la candidature incriminée, le 25 juillet dernier.
La décision de la cour constitutionnelle s’appuie, elle, sur le fait que la requête en invalidation introduite par Guy Nzouba Ndama, Jean Ping et Pierre Claver Maganga Moussavou, respectivement anciens Président de l’Assemblée nationale, ex-Président de la commission de l’union africaine, et leader du parti social démocrate (PSD), ne contenait pas la copie de l’acte de naissance contesté.
Et même si cet acte de naissance avait été fourni, cela n’aurait rien changé puisque la cour elle-même est incompétente pour statuer sur la question. Bien avant cette décision, Marie Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour, avait déjà eu une audience avec les opposants, notamment dans le cadre des rencontres initiées par eux avec les présidents des institutions intervenant dans le processus électoral. « Le pouvoir judiciaire est un ensemble de juridictions relevant entre autres de l’ordre judiciaire, administratif et financier. Donc, il ne s’agit pas de saisir n’importe quelle juridiction parce qu’on parle d’élection », avait-elle précisé aux plaignants. Concrètement, pour que la cour statue sur la question, il aurait fallu que ceux-ci joignent à leur requête une décision de justice déjà rendue par un tribunal compétent, inculpant ou non Ali Bongo pour faux et usage de faux. Or aucune décision de ce genre n’a encore été rendue par un tribunal national.
« Passage en force » selon l’opposition
Paul-Marie Ngondjout, cadre de l’union nationale et commissaire de l’opposition à la CENAP, accuse René Aboghe Ella, président de l’institution, de partialité. « Nous sommes dans une situation où on nous impose une candidature, malgré le fait que nous ayons présenté des éléments probants qui puissent disqualifier Ali Bongo », a regretté le représentant de l’opposition.
Pour Alain-Claude Billie By-Nze, porte-parole du gouvernement, le débat sur l’état civil d’Ali Bongo Ondimba est clos, à partir du moment où la cour constitutionnelle a tranché. Selon Billie By-Nze, il s’agit là d’une « agitation inutile » d’une opposition, qui visiblement manque de projet pour le pays. Car, poursuit-il, Ali Bongo Ondimba est Gabonais et « aucun Gabonais n’a le droit de contester la candidature d’un autre ». Une autre plainte en protestation contre l’éligibilité d’Ali Bongo Ondimba a été déposée à la cour d’appel de Libreville par trois opposants. Elle n’a pas non plus prospéré.
Charles Nestor NKANY