Menace à la liberté de la presse. Pas de mesures prises pour la sécurité des journalistes inquiétés

Après l’assassinat de Martinez Zogo, les journalistes se sentent davantage en insécurité et interpellent les autorités à assurer leur protection.

Le lanceur d’alerte Paul Chouta a interpellé le président de la République concernant les menaces et intimidations  qui pèsent sur lui depuis quelques années. Ces inquiétudes ont pris de l’ampleur avec l’assassinat de Martinez Zogo, chef de chaine de la radio Amplitude Fm. Le lanceur d’alerte a expliqué à quel point il reçoit des appels anonymes de certains inconnus qui lui promettent la mort.  En 2022 dans un quartier de la capitale politique, ce lanceur d’alerte avait été enlevé, torturé puis abandonné par les inconnus dans un état inconscient. Jusqu’à ce jour, le lanceur d’alerte dit recevoir parfois les appels anonymes qui lui font peur : « Je me sens véritablement en danger même avant l’assassinat de Martinez Zogo, j’ai été enlevé par les inconnus. A plusieurs reprises j’ai également reçu des appels des personnes non identifiées qui me promettent la mort. J’ai attiré l’attention des autorités mais rien n’a encore été fait », déclare Paul Chouta.

 Les individus non identifiés ont été aperçus dans la nuit 23 au 24 janvier devant le domicile de Haman Mana, directeur de publication du Quotidien Le Jour. Ils sont venus se renseigner sur le lieu exact du domicile de ce journaliste par ailleurs président de la Fédération des éditeurs de presse, qui avait organisé une mobilisation des journalistes devant la radio Amplitude Fm le 23 janvier 2023. Après ces inquiétudes portées à l’attention des autorités judiciaires, aucune mesure spéciale n’a été prise pour assurer la sécurité des journalistes.

Si Haman Mana reconnait n’avoir pas déposé une plainte auprès des services compétents, il affirme qu’aucune autorité policière ne s’est rapprochée de lui pour savoir ce qui lui est arrivé. Les organisations de la société civile ne cessent de s’inquiéter des menaces qui pèsent sur la liberté d’expression, lesquelles se matérialisent sur l’intimidation des journalistes et leur assassinat. Les menaces proférés à Haman mana et Paul Chouta viole ainsi leur liberté de circuler librement, un droit portant garanti par la Constitution.  Le 27 janvier 2023, les évêques du Cameroun ont demandé aux autorités étatiques de garantir et protéger la liberté d’expression. Certaines autorités politiques à l’instar de Maurice Kamto, ont demandé au gouvernement de prendre les mesures pour assurer la protection de Haman Mana et Paul Chouta.

Les appels des syndicats des journalistes, les associations de défense des droits de l’homme ne cessent d’être envoyées aux autorités publiques pour assurer la sécurité des hommes de médias. Ces interpellations n’ont toujours pas porté les fruits et les journalistes continuent de vaquer à leurs occupations dans un contexte précaire et surtout marqué par la peur. Cette situation dans laquelle certains journalistes sont confrontés viole l’Article 12 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples  qui dispose que : Toute personne a le droit de circuler librement ». Ces journalistes et lanceurs d’alerte sont parfois reprochés d’être trop critique envers certaines personnalités de la République. Cyrille Rolande Bechon, militante active  des droits de l’homme affirme que les journalistes ne doivent pas être inquiétés pour leurs opinions. « L’un des principes de la démocratie c’est la pluralité des opinions, et la liberté d’expression », explique la militante qui ajoute que les menaces proférés aux journalistes violent  l’Article 19 du Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques qui souligne que : «  Nul ne peut être inquiété pour ses opinions ».

Depuis le 22 janvier dernier date de la découverte macabre de la dépouille de Martinez Zogo, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) et les associations des patrons de presse mènent multiplient les communiqués pour demander aux autorités gouvernementales d’assurer la protection des journalistes. Le seul sujet qui semble préoccuper les autorités camerounaises est de faire la lumière autour de l’assassinat du chef de chaine de la radio Amplitude Fm. Le 2 février 2023, la présidence de la République a confirmé l’interpellation des suspects.

Prince Nguimbous (Jade)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :