Assassinat de Matinez ZOGO. LES EVEQUES CONDAMNENT ET EXIGENT DU GOUVERNEMENT UN ETAT DE DROIT

La conférence épiscopale nationale a rendu public hier une déclaration, dans laquelle elle marque sa tristesse et sa consternation et en  prenant position vis-à-vis du gouvernement de la République.

« Déclaration des évêques du Cameroun après la mort tragique de Martinez ZOGO ». C’est le titre de la communication officielle de l’épiscopat camerounais, signée de Mgr Andrew FUANYA NKEA, Archevêque de Bamenda et Président de la conférence épiscopale du Cameroun. Cette prise de position signée a Yaounde le samedi, 28 Janvier 2023, a été rendue public hier lundi.

La communication de l’église catholique romaine au Cameroun s’articule autour de cinq points principaux. Le premier évoque l’émotion qui les a envahis à l’annonce de cet assassinat. « C’est avec beaucoup de tristesse et de consternation que les évêques ont appris la mort tragique du journaliste Arsène Salomon Mbani ZOGO ». Ecrivent-ils. Ensuite, le regret de « l’histoire de notre pays qui, malheureusement, baigne sous l’emprise de la violence depuis quelques temps ».

Les évêques veulent certainement remuer la mémoire sur les atrocités que les citoyens camerounais ont subits jusqu’ici sans l’aboutissement d’une enquête véritable, encore moins d’une justice équitable. On peut égrainer tout un chapelet des morts tragiques depuis l’assassinat de père Anglebert MVENG, l’Abbe Armel DJAMA, recteur du petit séminaire de Bafia retrouvé mort dans sa chambre, quelques jours avant la disparition tragique de Mgr BALA retrouvé sans vie dans l’eau, le père Lucien NOAH retrouvé également sans vie alors qu’il venait de boucler son enquête sur un réseau d’homosexualité ; ensuite cette injustice infernale qui va se poursuivre dans le monde de la presse avec la série BIBI NGOTA, Jules KOUM KOUM et Samuel WAZIZI.

L’église catholique romaine tout en condamnant avec la plus grande ferveur cet acte, témoigne également de l’existence au Cameroun d’une insécurité galopante. « Les évêques condamnent fermement cet acte, inhumain et inacceptable qui vient une fois de plus décrire le climat délétère d’insécurité et de violence qui règne dans notre pays ». Cette condamnation épouse d’ailleurs l’esprit de l’article 4 de la charte africaine des droits de l’homme qui indique que, la personne humaine est inviolable, le droit à la vie étant protégé par la loi. « Ils interpellent vivement les autorités compétentes de tout mettre en œuvre afin que la lumière soit faite sur cette affaire et que les coupables soient identifiés et traduits par devant les tribunaux de la République ». Poursuit la déclaration. En se soumettant à cette interpellation, le Cameroun pourra au moins remplir les exigences de l’article 14 du Pacte International des Droits civils et politiques qui stipule que « Tous sont égaux devant les tribunaux et les cours de justice. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal compétent, indépendant et impartial, établi par la loi ». Instrument juridique dont il est signataire.

Dans la même sortie, les évêques demandent à l’Etat du Cameroun de « garantir et de protéger la liberté d’expression », reconnaissant que ce droit peut au moins consoler les camerounais qui vivent dans un « contexte où la situation politico-socio-économique ne permet pas le plein épanouissement de tous ». Ici, les évêques n’inventent non plus la roue, puisque, entre autres arsenal de droit sur la liberté d’expression, la charte africaine des droits de l’homme reste claire dans son article 9, donnant le droit à tout citoyen d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et des règlements.

Pour les observateurs, les évêques du Cameroun, pour faire bouger les lignes ne devraient pas s’arrêter aux « déclarations », ils doivent faire davantage ; s’organiser en délégation par exemple, pour rencontrer le Chef de l’Etat, rencontrer la société civile et la classe politique, pour les encourager à faire des efforts pour que la justice triomphe dans l’affaire de Martinez ZOGO et que règne un Etat de droit au Cameroun.                                

Joseph Abena Abena / JADE

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