Combien de personnes victimes du chômage au Gabon ? Les services de l’Etat avancent le chiffre de … Ce serait très éloigné de la réalité. Le président Ali Bongo a annoncé la création de 10 000 emplois par an à compter de cette année. Cet objectif ambitieux ne convainc pas le Mouvement national des chômeurs du Gabon (MNCG), qui revendique près de 3 800 adhérents. Son président, Jamal Silvère Michel Nguema, propose, dans une interview à Mica, une nouvelle politique de l’emploi fondée sur la formation pour tous, la conversion vers des secteurs porteurs telle l’agriculture, l’auto-emploi.
Combien de personnes victimes du chômage au Gabon ? Les services de l’Etat avancent le chiffre de … Ce serait très éloigné de la réalité. Le président Ali Bongo a annoncé la création de 10 000 emplois par an à compter de cette année. Cet objectif ambitieux ne convainc pas le Mouvement national des chômeurs du Gabon (MNCG), qui revendique près de 3 800 adhérents. Son président, Jamal Silvère Michel Nguema, propose, dans une interview à Mica, une nouvelle politique de l’emploi fondée sur la formation pour tous, la conversion vers des secteurs porteurs telle l’agriculture, l’auto-emploi.
MICA : Vous êtes président du Mouvement des chômeurs du Gabon, pouvez-vous nous parler dudit Mouvement ?
Michel Nguema : Le Mouvement National des Chômeurs du Gabon est un cadre légal d’échanges, de discussions et de propositions des chômeurs gabonais. Il a pour objectif de défendre les droits et intérêts des chômeurs en République gabonaise. Son combat repose sur la disposition constitutionnelle qui stipule en son article 1 alinéa 7 que « chaque Gabonais a l’obligation de travailler et le droit d’avoir un emploi sans aucune forme de discrimination ».
MICA : Quelle politique d’emploi proposez-vous aux chômeurs gabonais ?
Michel Nguema : « Conformément à notre programme d’activités, le premier volet sur lequel nous sommes consiste d’abord à sensibiliser, à informer, recenser, identifier tous les chômeurs selon les différentes caractéristiques que nous avons jugées primordiales telles que l’âge, le sexe, le niveau d’études et les secteurs. Enfin, nous allons procéder à l’implantation des structures du MNCG sur l’étendue du territoire national. Le MNCG n’a pas pour vocation de trouver de l’emploi aux chômeurs gabonais, mais il constitue une force de pression, de propositions pour de meilleures politiques de l’emploi tenant compte du tissu et environnement économique d’une part, de l’adéquation formation emploi d’autre part. Mais dans les jours à venir nous allons à la recherche de partenariats pour booster la conversion de certains vers les secteurs porteurs comme l’agriculture et aussi susciter l’auto emploi ».
MICA : Quels sont vos rapports avec l’ONE, l’Office national de l’emploi ?
Michel Nguema : « Depuis sa création, le MNCG a adressé beaucoup de correspondances aux organismes et autorités en la matière pour, dans un premier temps, leur faire savoir notre existence et leur proposer une collaboration pour qu’ensemble nous menions des réflexions sur le chômage galopant dans notre pays. A ce jour, nous n’avons été reçus que par l’ancien ministre du Travail, Simon Ntoutoume Emane».
MICA : A combien s’élève, selon vous, le nombre de chômeurs qui adhérent à votre Mouvement et quelle estimation faites-vous du nombre des chômeurs au Gabon?
Michel Nguema : « A ce jour, nous sommes 3791 adhérents, et en ce qui concerne le nombre de chômeurs, au risque de nous tromper, nous n’avons aucune information fiable tellement les informations sont divergentes et contradictoires selon les sources. Mais nous pouvons dire avec certitude que la proportion annoncée par les autorités en charge de ces questions n’est pas représentative de la réalité du chômage au Gabon ».
MICA : Quelles solutions préconisez-vous pour résoudre la question du chômage au Gabon?
Michel Nguema : « Il faut une réforme des offres de formations proposées par les pôles de formation, c’est-à-dire des assises tripartites entre le patronat, l’Etat et les formateur). Patronat comme recruteurs pour présenter les secteurs où il y a véritablement de la demande. Etat comme régulateur et responsable de l’éducation et de la formation. Là aussi, il faut sommer les formateurs de ne former que dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois. Formateurs comme étant ceux qui donnent de la matière et la connaissance. Repenser les politiques d’emploi. Inciter à l’auto-emploi par les mécanismes attractifs tels que l’assouplissement des démarches pour la création d’entreprises. Mais aussi l’élaboration des lois qui protègent suffisamment le chômeur au Gabon contre les caprices de certains employeurs qui exigent une expérience professionnelle de 5 à 10 ans. Ce qui n’avantage guère ceux qui sortent fraîchement des écoles et universités ».
MICA : Le Chef de l’Etat, Ali Bongo, dans sons discours de vœux à la nation a promis 10.000 emplois par an à compter de cette année. Qu’en pensez-vous?
Michel Nguema : « Nous, le mouvement des chômeurs du Gabon, pensons que cette annonce viendra s’ajouter, une fois de plus, aux nombreuses annonces déjà faites sur l’employabilité des jeunes, qui malheureusement ne restent toujours que des simples annonces. On se souvient des mérites vantés par le projet GRAINE qui, aujourd’hui, n’arrive pas à décoller. En toute franchise le MNCG reste pessimiste à toutes ces annonces, mais nous lui accordons le bénéfice du doute ».
Doriane MOUSSOUNDA.