Congrès du parti démocratique gabonais. Le grand chambardement

C’est ce qui ressort du onzième congrès ordinaire du Parti Démocratique Gabonais, PDG, tenu du 8 au 10 décembre dernier au stade d’Angondjé. Sous le signe de la «revitalisation» et de la «régénération», le dernier congrès du PDG a été l’occasion de laver à grande eau le secrétariat exécutif de la formation politique de feu Omar Bongo Ondimba.

C’est ce qui ressort du onzième congrès ordinaire du Parti Démocratique Gabonais, PDG, tenu du 8 au 10 décembre dernier au stade d’Angondjé. Sous le signe de la «revitalisation» et de la «régénération», le dernier congrès du PDG a été l’occasion de laver à grande eau le secrétariat exécutif de la formation politique de feu Omar Bongo Ondimba.

Un séisme ! Du secrétariat exécutif à l’Union des femmes du parti démocratique gabonais (UEFPDG), en passant par l’Union des jeunes du parti (UJPDG), rares sont les responsables qui ont résisté à la force du « tsun’Ali » qui a presque tout balayé sur son chemin. Le 11e Congrès ordinaire du PDG restera certainement gravé dans la mémoire des militants de ce parti, vieux de près de cinquante ans au pouvoir. Les vagues de la revitalisation et régénération prônées par Ali Bongo, le président du PDG, n’ont laissé derrière elles que l’image d’un parti qui se veut dorénavant neuf. C’est désormais aux nouveaux militants, certains des novices en politique, qu’Ali Bongo Ondimba confie les rênes du parti.

Dodo Bougendza confirmé

Nommé Secrétaire général par intérim à la suite de la démission de Faustin Boukoubi, l’ancien chargé d’études du bureau politique du PDG, Eric Dodo Bouguendza a, sans surprise, été reconduit à son poste. Une confirmation à mettre à l’actif des innovations apportées depuis sa nomination. En effet, ce dernier a tordu le cou aux vieilles habitudes, en soumettant à la base la désignation des membres du Bureau politique, du Conseil national et du Comité central, par vote. D’où les Conseils provinciaux organisés en prélude du congrès ordinaire.

Ainsi, Eric Dodo-Bouguendza a la lourde charge de reconquérir certains bastions du PDG, passés à l’opposition. Pour ce faire, il sera secondé par cinq adjoints. 

Nouveaux promus

Dans ce nouveau bureau figure tout de même, un rescapé de la précédente équipe, en la personne de Jean-Marie Koumba Souvi, Secrétaire général adjoint.

Autre secrétaire général adjoint, Eloi Nzondo qui a claqué la porte du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR) en novembre dernier avant d’officialiser son adhésion au PDG. Très populaire, notamment dans le troisième arrondissement de Libreville, sa nomination était pressentie.

Dans la même foulée, Chantal Abengdang Mebaley, chargée des femmes, Marius Assoumou, chargé de la jeunesse, par ailleurs ancien international de basketball, et Cyriaque Mvourandjiami font également leur entrée au Bureau exécutif.

Autre innovation, la nomination de onze secrétaires nationaux qui devront mettre en musique la «Régénération» et la «Revitalisation» dans les provinces dont ils ne sont pas originaires. Objectif : renforcer le positionnement du parti sur la valeur de l’unité nationale, cultivée depuis la création du parti. 

Vers la démocratie interne du PDG ? 

Certes, Ali Bongo Ondimba vient d’envoyer un signal fort en nettoyant les écuries de sa formation politique, mais est-ce suffisant pour favoriser une véritable démocratie au sein du PDG ? Après ce renouvellement du Bureau exécutif, le principe d’élections primaires va-t-il enfin être adopté comme le souhaitait en son temps le mouvement Héritage & Modernité, désormais passé dans l’opposition radicale ? Pas si sûr, car la lecture des conclusions du rapport général du congrès n’en a pas fait mention. Même si Ali Bongo veut désormais d’un PDG qui « doit être un parti de l’action, de la réalisation et des résultats (…) et une force de proposition pouvant aiguiller le gouvernement dans ses missions au service du Gabon », la régénération reste avant tout, un simple ravalement de façade. Et le changement tant brandi reste un changement superficiel de personnes, s’il ne touche pas en profondeur à ce qui pose problème, le principe de candidat naturel qui verrouille toute possibilité pour les autres militants de postuler à la fonction suprême de l’Etat. 

 

Yannick Franz IGOHO

 

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