Cameroun/Centrafrique : Moins de tracasseries douanières grâce au guichet unique

(Jade Cameroun/Syfia) Des formalités simplifiées pour les importateurs, des statistiques informatisées pour les États. Depuis le début de l’année, la Centrafrique, pays enclavé, a amélioré le recouvrement de ses taxes douanières au port de Douala, au Cameroun, grâce à la mise en place d’un guichet unique.

(Jade Cameroun/Syfia) Des formalités simplifiées pour les importateurs, des statistiques informatisées pour les États. Depuis le début de l’année, la Centrafrique, pays enclavé, a amélioré le recouvrement de ses taxes douanières au port de Douala, au Cameroun, grâce à la mise en place d’un guichet unique.

Moins de temps perdu, moins de tracasseries. Au port de Douala, dans les locaux du guichet unique de transit centrafricain, François, importateur de voitures d’occasion, vient en quelques minutes de payer les taxes douanières pour deux véhicules qu’il importe de Belgique vers son pays. Finies, les interminables heures d’attente au consulat de Centrafrique à Douala, la capitale économique du Cameroun, afin d’obtenir l’indispensable quitus de formalité de transit après versement de 54 000 Fcfa (82 Euros). Finis aussi, les tracas du dédouanement une fois arrivé en Centrafrique.

Depuis le début d’année, il suffit à l’importateur centrafricain de se présenter à un guichet unique pour y remplir un bordereau de renseignement. Là, on vérifie la régularité des documents commerciaux et on évalue les taxes à payer, avant de lui délivrer un bulletin provisoire. Après s’être acquitté des taxes dans l’une des banques partenaires, il se présente à la douane camerounaise, située à côté du guichet unique, pour obtenir un titre de transit pour sa marchandise qu’il peut dès lors acheminer en Centrafrique.

Une fois à destination, les douaniers centrafricains se borneront à contrôler les marchandises, notamment leur conformité avec la déclaration faite au Cameroun. En cas de fausse déclaration, l’importateur devra payer à la fois la différence des taxes et des pénalités estimées à 10 % de la valeur imposable des produits.

Transit en baisse, recettes en hausse

Gérant du guichet unique des douanes centrafricaines à Douala, Jerry Victor Yakété Kossi, se félicite de ce nouveau dispositif. « Du point de vue sécurisation du transit, il y a un gain aussi bien pour l’État du Cameroun que pour la Centrafrique. Initialement, beaucoup de marchandises déclarées à destination de notre pays étaient versées frauduleusement à la consommation sur le territoire camerounais. » Quant à la douane camerounaise, elle ne percevait auparavant aucune taxe sur ces importations qui devaient normalement être taxées une fois arrivées à destination en Centrafrique.

Depuis l’installation du guichet unique, soutient Jerry Victor Yakété Kossi, les fraudeurs se font plus discrets. Conséquence : une baisse du volume de transit, mais compensée par une augmentation des recettes. Entre janvier et mai de cette année, ces dernières ont atteint 9,5 milliards de Fcfa (près de 14,5 millions d’ Euros) contre 8 milliards (plus de 12 millions d’ Euros) à la même période l’an dernier. « Ces recettes ont contribué à payer les salaires des fonctionnaires sans que l’État recoure à des financements extérieurs », se réjouit le Premier ministre centrafricain, Élie Doté.

Des performances attribuées à l’assistance technique d’Unitec, une société privée béninoise, qui a mis sur pied des guichets uniques dans d’autres ports, en Afrique de l’Ouest, comme celui de Cotonou pour les importations nigériennes.

Fluidifier les importations

« Ce projet est à taux zéro pour l’État centrafricain », affirme Jerry Victor Yaketé Kossi. Entièrement financé par les banques partenaires dans lesquelles sont placées les recettes douanières, ce système permet également au gouvernement de la RCA de gérer informatiquement ses statistiques, en conformité avec les normes développées par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et les Nations unies. « Nous pouvons désormais avoir une idée nette sur toutes les données concernant les importations. Et le service des impôts peut se servir de ces chiffres pour effectuer ses opérations », précise Roy Nicolas Djamndo, chargé de la communication au ministère des Finances.

Après le port de Douala, la douane centrafricaine a d’ailleurs créé une autre antenne de son guichet unique à Garoua, pour les importations de marchandises en provenance du Nigeria, via le nord du Cameroun. Ce nouveau dispositif devrait contribuer à rendre plus fluides les importations de la RCA, avec peut être à la clé une plus grande ouverture économique pour ce pays enclavé dont la capitale se trouve à 1 600 km de Douala, le port le plus proche.

Gabriel Ngoulaka et Charles Nforgang
Les articles sont produits avec l’aide financière de l’Union Européenne à travers le PASC. Le contenu de ces articles relève de la seule responsabilité de JADE Cameroun et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union Européenne.

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