Criminalité dans le Lebialem. Une personne tuée et deux enlèvements lors de funérailles

D’après les témoins de la scène, ils ont tué pour  non respect d’une « loi » instaurée par des bandes armées qui rackettent les populations dans le Lebialem. Cette « loi » stipule que l’organisation des funérailles dans cette zone du pays passe par le payement de certains droits.

 
Samedi 26 février dernier  aux environs de 9h, les funérailles de Fo’o Foyim prennent une tournure particulière. L’atmosphère devient de plus en plus morose et les invités portent l’inquiétude sur les visages. Il est 9h30 lorsque la cour du deuil est envahie par un groupe d’individus armés de machettes et d’armes à feu. Des tirs partent dans tous les sens, les funérailles sont interrompues. Un jeune homme est  touché, il ne se relèvera pas . Dame Antoinette reçoit une balle en plein visage. Couchés derrière les murs ou encore dans les champs environnants, les participants se résignent à sauve qui peut. Des véhicules et des motos sont incendiés, d’autres abandonnés par leurs propriétaires…L’un d’entre eux serait un camerounais résidant aux États-Unis d’Amérique . Cette scène est loin d’être isolée. Le département du Lébialem semble devenu un « no man’s land » depuis plus de six ans que les forces armées camerounaises s’affrontent avec les milices sécessionnistes armées.

 Ces groupes perturbent aussi les cérémonies funéraires dans les villages de la région de l’Ouest. Bamenyam, Galim et autres sont notamment ciblés. Ils ne respectent en aucun cas la liberté de culte ou de réunion consacrée par les textes nationaux et internationaux. De nombreuses familles originaires du Lébialem ont organisé les cérémonies funéraires en hommage à leur proche dans la ville de Dschang. Certaines autres ajournent  ces rituels qui rentrent dans les exigences du culte des ancêtres.  Pour l’instant, aucun des leaders sécessionnistes basés hors du pays n’a revendiqué ces crimes.

Il se  pourrait qu’il ait été perpétré par une bande de criminels qui fait la pluie et le beau temps en l’absence des autorités étatiques. Aussi, Journalistes en Afrique pour le développement(Jade), a appris, à une bonne source, qu’aucune autorisation ni demande de protection n’a été sollicitée par les organisateurs desdites funérailles auprès des autorités administratives territorialement compétentes. Parce que  les autorités administratives et les fonctionnaires du département  de Lébialem dans la région du Sud-Ouest sont quasi absents de la localité. Ce qui fait que les services publics sont presque 
toujours fermés.

Des menaces à la liberté de culte et de réunion

A ce jour, il est constant que le Lebialem est presque vide. La majorité des populations et des fonctionnaires vivent dans les villes de Dschang et de Mbouda. Le préfet du département de Lébialem vit à Dschang.  Sur les 0 3 sous-préfets, 02 vivent à Dschang. Le sous-préfet de Wabané quant à lui vit à Mbouda. C’est dans cet arrondissement qu’est situé le village Mofossemodi. Le sous-préfet de cette localité est installé à Mbouda. Seuls des militaires sont regroupés dans des casernes sur place. Pour présider des cérémonies officielles, les autorités en question y arrivent sous forte escorte. 
Étant donné que le défunt était chef, ses fils n’ont pas voulu collaboré avec les « bandes des criminels armés » pour l’organisation des funérailles en question, de peur d’être étiquetés par l’administration comme des « soutiens » aux forces séparatistes.

Les articles 6 et 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ont été violés. Pour le Centre pour la promotion du droit(Ceprod), l’Etat du Cameroun ne semble pas prendre au sérieux l’obligation qui incombe aux États, en vertu de la Charte des Nations Unies, de promouvoir le respect universel et effectif des droits et libertés de l’homme. Précisions qu’au-delà des tueries en violation de l’article 6 qui consacre le droit à la vie, l’article 9 du texte international peut être invoqué dans le cadre de la poursuite des présumés auteurs des enlèvements. Il dispose  en effet: « Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté de sa personne. Nul ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraire. Nul ne peut être privé de sa liberté si ce n’est pour les motifs et conformément à la procédure établis par la loi. »

Guy Modeste DZUDIE(Jade)

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