4 chefs d’établissements sur 130 sont des femmes
Au Cameroun, la population féminine représente 52%. Un atout que ces femmes n’arrivent pas encore à mettre en valeur, car ce chiffre devrait jouer en leur faveur dans tous les secteurs de l’Administration. Si la célébration de la 38e édition de la journée internationale de la femme met cette année un accent sur la digitalisation et la parité, les femmes insistent pour que le 08 mars ne soit plus seulement une parade festive. La discrimination envers la femme reste d’actualité au Cameroun.
Si l’on prend seulement le cas du ministère des enseignements secondaires qui est piloté par une femme, la région de l’Adamaoua précisément compte 130 établissements publics d’enseignement secondaire. Ainsi, dans tous ces établissements, on ne compte que quatre femmes cheffes d’établissement. « Pour le moment, nous n’avons que quatre femmes qui dirigent certains de nos établissements publics dans notre région. On a une femme qui est directrice du CES bilingue de Horé Taram Foulbé dans le département du Mayo-Banyo, une femme est également proviseure au lycée technique de Tignère dans le Faro et Déo. Nous avons aussi une femme proviseure du lycée technique de Beka Hosséré et une autre directrice du CES de Beka Modibo dans le département de la Vina », fait savoir Alim Garga, délégué régional des enseignements secondaires de l’Adamaoua.
Aussi, la région de l’Adamaoua compte cinq délégations départementales des enseignements secondaires, et, toutes ces délégations sont dirigées par des hommes tout comme la délégation régionale. Pourtant ce n’est pas le potentiel qui manque. Elles sont nombreuses ces femmes enseignantes qui sont des cheffes de services à la délégation régionale des enseignements secondaires, ainsi que d’autres qui sont des censeures dans plusieurs lycées de la région de l’Adamaoua. « La situation est vraiment alarmante avec seulement quatre femmes comme étant des cheffes d’établissements dans toute une région. Ce qui est le plus surprenant dans tout ça, c’est que le Chef de l’Etat a mis une femme à la tête de notre ministère. Malheureusement pour nous, car nous ressemblons à un cordonnier mal chaussé », fulmine une enseignante après le défilé du 08 mars à la place des fêtes de Ngaoundéré.
L’égalité homme-femme n’est pas respectée Dans la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, les Etats parties se sont engagés en son article 2c à « instaurer une protection juridictionnelle des droits des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes et garantir, par le truchement des tribunaux nationaux compétents et d’autres institutions publiques, la protection effective des femmes contre tout acte discriminatoire », peut-on lire. Dans cette même convention, l’article 3 stipule que, « les Etats parties prennent dans tous les domaines, notamment dans les domaines politique, social, économique et culturel, toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour assurer le plein développement et le progrès des femmes, en vue de leur garantir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales sur la base de l’égalité avec les hommes ».
C’est dire qu’en l’état actuel des choses, aucun effort n’est fait par l’Etat du Cameroun pour éradiquer ces multiples formes de discrimination envers les femmes. Pourtant, en ce qui concerne la responsabilité des femmes dans les administrations, l’article 7b de cette même convention est clair sur cet aspect. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans la vie politique et publique du pays et, en particulier, leur assurent dans les conditions d’égalité avec les hommes, le droit de « prendre part à l’élaboration de la politique de l’Etat et à son exécution, occuper des emplois publics et exercer toutes les fonctions publiques à tous les échelons du gouvernement ».
Par Francis Eboa (Jade)