Proposée par Louis Gaston Mayila, président de l’Union pour la Nouvelle république (UNPR) et d’autres opposants modérés ainsi que des associations, l’idée d’une réconciliation des Gabonaises et Gabonais reste diversement appréciée. Alors que d’aucun pense qu’il faut réconcilier les populations pour éviter le pire, d’autres estiment, au contraire que toute réconciliation sans préalablement rendre sa victoire à Jean Ping est vaine.
Proposée par Louis Gaston Mayila, président de l’Union pour la Nouvelle république (UNPR) et d’autres opposants modérés ainsi que des associations, l’idée d’une réconciliation des Gabonaises et Gabonais reste diversement appréciée. Alors que d’aucun pense qu’il faut réconcilier les populations pour éviter le pire, d’autres estiment, au contraire que toute réconciliation sans préalablement rendre sa victoire à Jean Ping est vaine.
« Régler d’abord le contentieux électoral »
Judith Omanda, 35 ans, activiste. Pour elle, on ne peut parler de réconciliation, si on n’a pas encore fait toute la lumière sur le contentieux électoral de 2016. « Réconciliation Nationale… Quelle réconciliation nationale ? Le peuple gabonais au Gabon et à travers le monde se tient la main depuis le 27 Août 2016. Les émergents ont eux aussi voté pour Jean Ping. C’est pour cela qu’il a eu la majorité absolue lors des élections présidentielles. Le ras-le-bol est général ! Le peuple dans son écrasante majorité ne veut plus du système Bongo-PDG. Voilà la vérité ».
Restaurer la vérité des urnes, c’est ce que pense aussi Raphaël Rigoyot, cadre dans une entreprise. Le problème du Gabon, pense-t-il, est profond. D’où son étonnement devant le jeu auquel joue certains hommes politiques, parlant de la réconciliation nationale avec autant de légèreté. « Franchement… De quelle réconciliation nationale parle-t-on avec autant de légèreté ? Pour ma part, la réconciliation nationale repose sur trois critères immuables. Le rétablissement de la vérité des urnes. La libération de tous les Gabonais détenus injustement pour avoir réclamé leur vote. Le retour à la vie de tous nos frères et sœurs injustement assassinés la nuit du 31 Août 2016 dans toutes les 9 provinces du Gabon ».
« C’est la seule issue »
Simone Abédjibo, est une étudiante de 25 ans à l’Institut supérieur de technologie (IST).Selon elle, la réconciliation nationale est une bonne initiative. Elle est louable car elle reste le moyen par lequel les protagonistes peuvent discuter et trouver un terrain d’entente. « Je pense que la réconciliation dont il est question ne concerne pas que les hommes politiques. Mais aussi tous les gabonais épris de paix pour leur pays. Oui le pays est divisé, et je souhaite que les parties prenantes trouvent une voie de sortie de crise. Une crise qui dure depuis bientôt deux ans. Que ce climat de division cesse pour l’avenir sociopolitique et économique du pays. Pour un pays en paix, nous devons nous réconcilier. C’est la seule issue ».
«Il faut se pardonner»
C’est ce que pense Blaise Etaka, retraité. Blaise considère le pardon comme une étape primordiale sans laquelle toute réconciliation nationale serait impossible.
« Le pardon peut être le moyen par lequel, les Gabonais vont se tenir main dans la main et d’une seule voix dire oui à la réconciliation nationale. Nous devons nous tendre la main pour l’unité du pays. D’une seule voix, disons oui à la réconciliation pour sortir de cette crise qui asphyxie notre pays ».
Le scepticisme
Félicité Soungou est une femme de 45 ans au foyer. Même si elle estime que la réconciliation reste la seule solution pour sortir le pays de la crise, elle ne cache pas non plus son scepticisme quant à l’aboutissement de ce projet.
« Je suis très sceptique à cette idée de réconciliation nationale. Mais l’idéal serait que la situation sociopolitique du pays se stabilise. Nous vivons une crise généralisée qui ne dit pas son nom. Donc, pour que tous les gabonais trouvent satisfaction, des solutions urgentes sont la bienvenues. Et la réconciliation tombe à point nommé si elle est la solution ultime pour sortir le pays de cette impasse».
Marielle ILAMBOUANDZI