Bruno Ben Moubamba, président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), ancien vice premier ministre du Gabon, est convaincu que le partenariat actuel entre l’Afrique et l’Europe doit changer. Il l’a expliqué lors du Glob’s Forum, organisé par le parlement européen à Bruxelles en novembre dernier.
Bruno Ben Moubamba, président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), ancien vice premier ministre du Gabon, est convaincu que le partenariat actuel entre l’Afrique et l’Europe doit changer. Il l’a expliqué lors du Glob’s Forum, organisé par le parlement européen à Bruxelles en novembre dernier.
Bruno Ben Moubamba demande que soient écoutées les nouvelles générations africaines, celles dont il se dit être le porte-voix, ces générations « qui sont en train de mourir dans la Méditerranée ou le Sahara sans que cela n’émeuve, sauf quand CNN fait un reportage où on y découvre des esclaves africains en Libye. Aujourd’hui, l’Afrique doit changer… ». Pour l’ancien ministre de l’Habitat d’Ali Bongo, l’idée n’est pas de feindre des relations entre les deux continents, mais d’éclairer la diversité des attentes de la nouvelle génération africaine et la volonté de cette dernière d’être un symbole d’espoir pour une nouvelle Afrique, dotée d’une génération capable d’agir avec lucidité et efficacité.
Regarder l’Afrique autrement.
Selon l’opposant modéré, l’Afrique qui a été une opportunité d’investissements, d’affaires et de matières premières pour l’Occident, se veut être aussi un réservoir de valeurs, de principes, de forces métaphysiques et culturelles. En parallèle « l’Europe doit, en partie, son développement à l’Afrique et aux Africains depuis le temps de l’esclavage jusqu’à nos jours ».
Le président de l’ACR veut que la nouvelle relation entre l’Europe et l’Afrique soit désormais basée sur l’estime et le respect réciproque. « A une époque l’Europe a eu besoin de l’Afrique pour relancer son économie, pour se donner de nouvelles perspectives. Mais aujourd’hui, l’Afrique appelle l’Europe à user du rang qui est le sien dans le monde pour faire évoluer positivement la gouvernance africaine. L’Afrique a besoin d’avancer, il n’y aura jamais d’investissements crédibles en Afrique s’il n’y a pas un changement et un renouveau de la gouvernance africaine. C’est ce que demande cette génération. Tant qu’il n’y aura pas de changement de la gouvernance, il n’y aura rien » a-t-il clamé. En gros, c’est un retour d’ascenseur que réclame Ben Moubamba à l’Europe.
Stopper l’immigration
Bruno Ben Moubamba lance un appel à une réelle synergie entre les deux continents pour stopper certains fléaux, tels que l’immigration. Le président de l’ACR dit refuser «une relation qui met en scène d’un côté les Européens et de l’autre les Africains dont le seul point de convergence serait l’exploitation des matières premières africaines et le point de divergence l’immigration choisie ou non choisie».
Il est question d’aider les jeunes à choisir la bonne trajectoire. Car l’Afrique aura besoin de toutes ses ressources humaines pour entrer dans le siècle. « D’ici la fin du siècle, nous serons 2 milliards d’habitants et pour ne parler que de l’Afrique francophone, nous serons 450 millions alors que la France tournera autour de 70 millions et qu’elle ne pourra pas accueillir 300 millions d’Africains francophones » a-t-il souligné.
Pour mémoire, Bruno Ben Moubamba est celui qui s’est lancé pour une seconde fois au Gabon dans une grève de la faim, démarrée le 1e novembre dernier et qui s’est achevée le 10 décembre 2017 date marquant la fin du congrès organisé par le Parti Démocratique Gabonais, pour dit-il « mettre fin à l’Etat-PDG, parti au pouvoir, le démanteler et apporter la réconciliation nationale de la classe politique en crise depuis la présidentielle controversée d’août 2016 ». Un appel, bien sûr,qui n’a pas été entendu par Ali Bongo, encore moins par les membres du parti au pouvoir qu’il souhaite voir dissout.
Nathan MOORE