«Médias gabonais et fiabilité des informations» . Des organes peu sincères

C’est le résultat d’une enquête menée à Libreville par le Pr Fortuné Matsiengui Mboula, Chef du département de sociologie à l’université Omar Bongo. L’étude menée auprès du public et des responsables des médias révèle que les informations données par les médias locaux et spécialement ceux à capitaux publics sont peu fiables. Et pour cause, le manque de formation des journalistes, le militantisme politique de ces derniers, le coût de production d’un journal, l’intervention récurrente des institutions publiques sont autant de maux qui affectent la sincérité des informations données par les médias gabonais.

C’est le résultat d’une enquête menée à Libreville par le Pr Fortuné Matsiengui Mboula, Chef du département de sociologie à l’université Omar Bongo. L’étude menée auprès du public et des responsables des médias révèle que les informations données par les médias locaux et spécialement ceux à capitaux publics sont peu fiables. Et pour cause, le manque de formation des journalistes, le militantisme politique de ces derniers, le coût de production d’un journal, l’intervention récurrente des institutions publiques sont autant de maux qui affectent la sincérité des informations données par les médias gabonais.  

Si le résultat de l’enquête ne surprend guère, il devrait plutôt  interpeller aussi bien les journalistes, responsables des médias, autorités de tutelle que l’instance régulatrice de la communication au Gabon, le CNC (Conseil national de la communication). Le discrédit dont souffre les médias gabonais dans leur ensemble, notamment dans le traitement des informations, est de plus en plus croissant. Surtout les médias d’utilité publique que de nombreux Gabonais soupçonnent d’être à la solde du pouvoir, l’essentiel de leurs programmes étant polarisé sur les activités gouvernementales, ne laissant parfois aucune place à l’opposition. C’est pourquoi ils sont même accusés de faire dans la rétention de l’information.

C’est ce que révèle d’ailleurs l’étude du Pr Matsiengui.  On y apprend qu’au-delà de cette «pourriture généralisée» des médias locaux, seuls certains médias privés, dont TV+ serait le meilleur exemple, sortent à peine du lot. Mais une telle exception peut prêter à discussion, quand on sait bien que la plupart des médias, même privés sont autant militants que ceux dits publics. 

En un mot, conclut l’étude, les medias au Gabon ne peuvent pas encore se targuer d’avoir obtenu leur indépendance. Surtout quand ils sont détenus par des leaders politiques, qui dictent leurs vues aux journalistes. Lesquels souvent peu ou pas formés du tout, et payés en monnaie de singe, ne peuvent que se plier à la volonté de leurs employeurs. A cela, il faut ajouter les sanctions récurrentes du Conseil national de la communication qu’on soupçonne aussi de faire le jeu du pouvoir pour ne frapper que les médias proches de l’opposition, avec des mises en demeure et suspensions d’émettre. Avec des médias de plus en plus décriés, la démocratie gabonaise a du mal à s’exprimer.

 

Emmanuela Makeghele.

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