Marche Pacifique . Le gouvernement ignore la résolution des Nations Unies

Ils viennent de saisir le ministre de la Justice garde des Sceaux pour demander leur libération suite aux recommandations des Nations-Unies.

Plus de 50 militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), encore en détention dans les prisons de Yaoundé et Douala viennent de saisir le ministre d’Etat ministre de la Justice Garde des Sceaux. Cette lettre signée par le Pr. Alain Fogue revient sur les violations des droits dont ces militants sont victimes depuis septembre 2020. Alors qu’on s’approche vers la troisième année de leur détention « abusive », ils ont décidé d’interpeller le ministre de la Justice pour lui rappeler les recommandations formulées par Le Groupe de Travail sur la détention Arbitraire de l’Organisation des Nations-Unies.

Depuis novembre 2022, ce groupe de travail avait demandé aux autorités camerounaises de procéder à la libération immédiate de tous les militants du Mrc encore incarcérés dans les prisons dans le cadre des  manifestations pacifiques organisées en septembre 2020 par les leaders du parti. Lesdites marches pacifiques avaient pour but de dénoncer la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et d’exiger la transparence dans l’organisation des élections au Cameroun. Cet avis reste toujours ignoré par les juges de l’habeas corpus saisis par les militants du parti de l’opposition pour exiger leur libération. Les militants du Mrc se considèrent comme étant les otages politiques et interpellent le ministre d’Etat, ministre de la Justice à mettre fin à cette « hostilité politico-judiciaire ».

L’autre grief relevé dans la correspondance adressée au Garde des  Sceaux concerne  les conditions ayant abouti à l’interpellation des militants du Mrc. Le Pr. Alain Fogue revient sur le message Fax du ministre de l’Administration territoriale.  C’est sur la base de  ce message que  les militants du Mrc ont été interpellés, avant de subir plusieurs traitements inhumains et dégradants dans les cellules. L’acte pris par le ministre de l’Administration territoriale violait ainsi la Constitution ainsi que les Conventions internationales ratifiées par le Cameroun qui garantissent à tout citoyen sa liberté de manifester de manière pacifique. Suite à ces multiples arrestations, plusieurs militants du Mrc ont été jugés devant le tribunal militaire et condamnés à des lourdes peines variant entre cinq et sept ans. 

En avril dernier, le Pr. Alain Fogue avait écrit au président de la république pour dénoncer déjà ses griefs. Les organisations de défense des droits de l’homme et plusieurs leaders d’opinion continuent d’exiger la libération des militants du Mrc encore déténus.

P.N. 

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